Veille de Ramadan et hausse des prix : notre constat au marché de Matoto

Les fidèles musulmans de Guinée s’apprêtent à accueillir le mois saint de Ramadan dans moins d’une semaine. Cette année, c’est dans un contexte socio-économique difficile que ce mois de jeûne et de pénitence arrive avec la crise sanitaire du coronavirus qui a bousculé toutes les habitudes. Cette période est habituellement propice aux spéculations et à la hausse des prix des denrées de consommation courante.

Des commerçants du marché de Matoto, interrogés par un reporter de Guineematin.com le samedi 18 avril 2020, ont indiqué que c’est seulement les prix des produits venant de l’intérieur qui ont connu une hausse.

C’est dans une conjoncture complexe que le mois de Ramadan s’annonce. De nombreuses restrictions pèsent sur les citoyens avec l’existence du coronavirus dans notre pays. Selon certains commerçants, les prix des denrées de première nécessité se sont stabilisés cette année sur le marché.

Des commerçants du marché de Matoto, interrogés ce sujet, ont laissé entendre que les prix des produits importés sont intacts. Mais, ceux des produits locaux venant de l’intérieur du pays ont connue une certaine hausse suite à l’isolement de la Conakry décrété par les autorités pour freiner la propagation du virus mortel.

Sadjaliou Barry, chef de file du secteur igname au marché de Matoto

Pour Sadjaliou Barry, chef de file du secteur igname au marché de Matoto, il y aune stabilité des prix des produits en raison de l’absence de toute importante récente. « Il n’y a pas d’augmentation de prix pour le moment. Toutes les marchandises que nous vendons maintenant, nous les vendons au même prix qu’avant. Quand vous prenez l’huile rouge, c’est à 200 mille GNF un bidon de 20 litres. L’oignon est vendu entre 160 et 170 mille GNF le sac selon la qualité. L’huile d’arachide est vendue au même prix de 235 mille GNF le bidon. A notre niveau ici, rien n’a changé. Cela s’explique par le fait que depuis environ trois mois maintenant, il n’y a pas d’importation de marchandises de l’extérieur pour chez nous ici. S’il y avait de l’importation à l’approche du Ramadan, peut-être qu’il y aurait eu une augmentation des prix », soutient-il.

Cependant, Sadjaliou Barry affirme que les prix des produits locaux, venant de l’intérieur du pays, ont connu une légère augmentation suite à l’isolement de Conakry. « Les marchandises fabriquées ici en Guinée ont un peu augmenté de prix. L’huile rouge que nous vendons aujourd’hui à 200 mille GNF, se négociait avant entre 170 et 180 mille le bidon. La pomme de terre aussi a changé de prix, il y a maintenant une différence de plus de 15 mille. C’est parce qu’il n’y pas de route pour l’intérieur. Les gens qui vont là-bas ne peuvent plus aller et pour le transport des marchandises aussi, il y a trop de barrages et trop de contrôle. On nous dit que c’est à cause du coronavirus. Certains de nos clients aussi ne peuvent produire comme avant parce que maintenant il y a la maladie-là ».

Chez les vendeurs de riz et de sucre, c’est les mêmes arguments qui sont brandis. C’est ce qu’a soutenu Thierno Ousmane Bah, commerçant au marché de Matoto, qui dit que ce sont des stocks importés longtemps qui sont encore en train d’être écoulés actuellement. « Le prix du riz et du sucre ne peut pas changer actuellement. Ce sont des marchandises que nous avons importées il y a un peu longtemps. Elles ont été importées pour être vendu au prix actuel sur le marché. Donc logiquement, aucun commerçant ne devrait augmenter de prix en ce moment. Nous par exemple ici, nous vendons en gros et en détails ; mais, le prix reste le même. Le sac du riz est vendu à 290 mille et le sucre à 340 mille GNF. Pour le riz, le prix peut varier selon la qualité puisqu’il y en a plusieurs. »

Alsény KABA pour Guineematin.com

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