Damaro élu président de l’Assemblée : les interrogations de Dansa Kourouma du CNOSCG

Dansa Kourouma, président du conseil national des organisations de la société civile
Amadou Damaro Camara, nouveau président de l’Assemblée nationale

L’élection de l’honorable Amadou Damaro Camara continue d’enregistrer une vague de réactions dans l’opinion publique. Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National des Organisations de la Société Civile (CNOSC), reconnait la valeur de Damaro sur le plan politique et sur l’animation du débat parlementaire. Toutefois, il dénonce l’absence d’une opposition représentative, d’un contrepoids pour faire face à la force de frappe de Damaro et de la majorité présidentielle. Il l’a dit dans un entretien téléphonique avec un reporter de Guineematin.com ce mardi, 21 avril 2020.

Dansa Kourouma, président du CNOSC

Dr Dansa Kourouma, président du CNOSC, reconnait la valeur de l’homme mais déplore l’absence d’une opposition représentative pouvant tenir tête à l’honorable Damaro. « Sur le plan politique, c’est quelqu’un qui a des grandes capacités et qui fait très bien son rôle politique. D’abord, président du groupe parlementaire de la majorité, il affirme ses opinions avec assez d’aisance, mais aussi, il a de la conviction politique. Mais, dans un autre contexte, avec en face d’un honorable Damaro, président de l’Assemblée nationale, un Sidya Touré, un Cellou Dalein Diallo, un Faya Millimouno, tous députés, le débat allait être encore plus intéressant parce que sur le plan des rapports de force, Damaro surplombe carrément ceux qui sont aujourd’hui à l’Assemblée nationale », estime-t-il.

Poursuivant, Dr Dansa Kourouma pense que l’absence de la « vraie opposition » au parlement est une mauvaise chose. « Le rendez-vous qu’on a raté, c’est du fait d’avoir une Assemblée où la frange la plus importante de l’opposition n’a pas siégé. C’est naturellement une faute politique à la fois de l’opposition et de la mouvance. Aujourd’hui, ça profite à la mouvance ; mais, en terme de crédibilité du débat parlementaire, en tant que démocrate, je me pose la question : que vaut une Assemblée sans une opposition représentative ? Donc, je crois que très sincèrement, honorable Damaro a des grandes capacités et le rôle qu’il a joué comme chef de file de la majorité au pouvoir est différent d’un rôle du président de l’Assemblée nationale où à partir de la minute, il est le 2ème pilier du pouvoir. Et, il est un des défenseurs de la population guinéenne. Alors, ce rôle là, j’ai envie d’observer avec assez de finesse pour savoir le franc parler qu’il avait pour répondre aux attaques de l’opposition, est-ce qu’il aura le même franc parler pour faire face à un exécutif qui veut tout pour lui seul ? Est-ce qu’il aura le même courage, la même audace pour affronter un Premier ministre ou un gouvernement dans le cadre de la défense de l’intérêt des citoyens ? Je crois que, ça s’appelle du Wait end see. »

En outre, l’activiste de la société civile prévient que sa structure sera très regardante sur le fonctionnement de cette Assemblée. « Nous au niveau de la société civile, nous serons très regardants par rapport au fonctionnement de cette Assemblée. Nous n’optons pas pour le boycott ; mais, nous optons pour un contrôle citoyen de l’action parlementaire plus rapproché, plus rigoureux pour que l’Assemblée puisse refléter les préoccupations des citoyens puisque la Cour a validé les élections et on n’a pas d’autres voies de recours. »

En outre, Dr Dansa Kourouma invite l’opposition extraparlementaire à mieux s’organiser pour pouvoir interagir afin d’équilibrer le débat politique pour que les décisions qui vont être prises le soient au profit des citoyens. « Donc, en dehors d’un certain Sékou Koureissy Condé qui est à l’Assemblée qui est une individualité importante, mais qui n’est pas adossé à une grande formation politique, il y a très peu de grandes gueules à l’Assemblée qui peuvent faire l’équilibre avec honorable Damaro. Donc, il faut que la société civile fasse son travail, un travail de contrôle, de veille ; mais aussi un travail de proposition pour ne pas que l’intérêt du citoyen soit transformé en intérêt politicien. Mais, il faut également que l’opposition extraparlementaire s’organise pour constituer un vrai contre-pouvoir », suggère-t-il.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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