Un ramadan inédit en Guinée : ce que comptent faire certains citoyens de Dubréka

Mamadou Baldé, en fonction à la police nationale

A l’instar de leurs coreligionnaires du monde, les fidèles musulmans de Guinée s’apprêtent à entamer un ramadan tout à fait particulier. Ce mois de jeûne et de pénitence (qui est attendu demain, jeudi, ou après-demain, vendredi) intervient cette année dans un contexte marqué par la crise sanitaire liée au coronavirus, qui entraîne de nombreuses et graves conséquences dans le monde. En Guinée, cette pandémie a causé notamment la fermeture de tous les lieux de culte.

Comment les fidèles musulmans comptent donc passer ce mois saint sans pouvoir aller à la mosquée ? Un reporter de Guineematin.com a posé la question à quelques habitants du quartier Ansoumanyah, dans la préfecture de Dubréka.

Mamadou Baldé, en fonction à la police nationale

Mamadou Baldé, agent de la police nationale : malgré la fermeture des mosquées par le président Alpha Condé, dans le souci de freiner la propagation du COVID-19 dans le pays, j’ai toujours le même courage de jeûner non seulement pour expier mes pêchés que j’ai eu à commettre pendant toute l’année et ensuite pour que cette pandémie soit complètement boutée de notre pays. Dans ma famille, à l’heure de la prière qui a lieu au moment de la coupure du jeûne, je m’arrangerai à ce qu’il y ait une distanciation sociale entre nous.

Sinon, notre vœu serait de prier en communauté dans les mosquées, mais hélas ! Ce virus vient déjouer notre souhait le plus ardent pendant ce mois saint de ramadan. Mais, le plus inquiétant aujourd’hui, c’est la conjoncture financière qui est en train de nous fouetter. A cela s’ajoute la hausse des prix des denrées alimentaires dans nos marchés.

Mamadou Ismaeil Diallo, gérant de café-bar

Mamadou Ismaël Diallo, gérant de bar- café : c’est vrai que notre souhait était d’aller prier à la mosquée pendant ce mois de ramadan. Mais, nous sommes obligés de nous soumettre à cette mesure prise par les autorités du pays, exigeant la fermeture des mosquées. Donc, je pense que tout musulman conscient doit approuver cette décision du président Alpha Condé. Malgré cela, moi en tout cas, j’accueille comme d’habitude ce mois de ramadan. Je vais faire la prière à la maison, soit de façon individuelle ou avec un nombre limité en respectant la distanciation sociale d’un mètre entre nous. Cela est difficile, mais nous devons l’accepter parce que ce sont les circonstances actuelles qui nous obligent à le faire.

Alsény Kanté, mécanicien : malgré la fermeture des mosquées, je garderai toujours le cap habituel pour ce mois de pénitence. C’est-à-dire que je ferai mes prières partout où je serai mais en m’isolant. Et en famille, je demanderai à chacun de faire ses prières de façon individuelle. C’est vrai que ce n’est pas facile de concevoir ce genre de mesure mais nous devons nous soumettre à cela pour mieux combattre ce virus dans notre pays. Par ailleurs, je profite de votre micro pour demander à l’Etat guinéen de venir au secours des fidèles musulmans les plus démunis parce qu’actuellement, tout est devenu cher dans nos marchés.

Lamarana Diallo, marchand

Lamarana Diallo, marchand : je reste confus dans la mesure où je me demande comment faire de ramadan sans pouvoir aller à la mosquée. Parce que les meilleures prières qu’un musulman puisse faire surtout pendant ce mois saint, c’est à la mosquée. Mais, voyez-vous qu’avec cette fermeture des mosquées par le président Alpha Condé, cela va nous compliquer la tâche pendant ce mois de pénitence. J’espère vraiment que le gouvernement reviendra à de meilleurs sentiments.

Léon Kolié pour guineematin.com

Tél. : 661 74 99 64

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