Transport interurbain : le calvaire des chauffeurs de la gare routière de Kagbélen (Dubréka)

Abdoulaye Camara, chauffeur Kagbélen-Boffa

Dans le souci de freiner la propagation du COVID-19, le président Alpha Condé a décrété l’état d’urgence sanitaire. Parmi les nombreuses restrictions imposées aux guinéens, figure l’interdiction de sortir de Conakry pour les véhicules de transport en commun. La mesure n’étant pas totalement respectée, de nombreux chauffeurs payent le prix fort dans leurs relations avec les forces de l’ordre.

A la gare routière de Kagbélen, dans la préfecture de Dubréka, des transporteurs interrogés par un reporter de Guineematin.com ce mercredi, 29 avril 2020, ont expliqué leur calvaire.

Les agents qui érigent des barrages le long des routes nationales ont mauvaise presse actuellement. Les échos de leurs agissements sont révoltants, se livrant à un marchandage systématique. C’est ce qu’ont dénoncé des taximen ce mercredi.

Yacouba Barry, chauffeur Kagbélan-Kindia

Yaghouba Barry, chauffeur sur le tronçon Kagbélen-Kindia : « depuis l’arrivée de cette pandémie dans le pays, nous les chauffeurs qui faisons la route Conakry-Kindia, nous sommes confrontés à une énorme galère qui ne dit pas son nom et à côté de cela, nous sommes fréquemment victimes de rackets, d’arnaques et parfois d’humiliation au niveau des barrages des agents des forces de l’ordre. Vous vous rendez compte non seulement tu n’as pas assez de clients et à chaque barrage, ces forces de l’ordre t’obligent de leur donner une somme allant de 100 à 200.000 GNF. Si tu n’obtempères pas, non seulement on te bloque, ou parfois ils te battent. Nous vivons un véritable cauchemar sur ce tronçon ».

Abdoulaye Camara, chauffeur Kagbélen-Boffa

Abdoulaye Camara, conducteur sur le tronçon Kagbélen-Boffa : « e suis complètement abattu par le comportement inhumain des forces de l’ordre qui n’ont aucune pitié pour les populations à cette période de crise sanitaire. Je m’en vais dire que non seulement nous ne gagnons pas assez de passagers à cause du transport qui est doublement payé, mais la petite recette que nous recevons, les forces de l’ordre qui érigent des barrages nous intimident sur la route pour nous retirer presque la moitié de notre argent. Vraiment, nous qui faisons le transport interurbain, nous pleurons chaque jour, nos souffrances sont causées par les forces de l’ordre. Nous demandons au gouvernement guinéen non seulement de baisser le prix du carburant, soit 4 000 ou 5000 GNF à la pompe pour qu’on ait un ouf de soulagement dans notre boulot. Aussi, il faut qu’ils exigent aux agents de police d’arrêter à l’immédiat les rackets qu’ils font subir aux chauffeurs de transport interurbain ».

Mamadou Saliou Diallo, chauffeur Kagbélen-Kamsar

Mamadou Saliou Diallo, chauffeur sr l’axe Kagbélen-Kamsar : « je ne sais pas par quoi commencer, tellement que je vis une souffrance énorme à cette période de crise sanitaire. Je suis père de famille avec quatre enfants, je n’arrive pas à nourrir convenablement ma famille à cause des tracasseries que nous rencontrons à tout moment sur la route au niveau des barrages érigés par les forces de l’ordre. Nous avons difficilement des passagers et le peu qu’on gagne, les agents de police nous bloquent la moitié. Pour être clair, je viens à peine de rentrer de Kamsar ce matin, je ne suis rentré qu’avec une somme de 200 000 GNF seulement, parce qu’à chaque barrage, les forces de l’ordre t’obligent de leur donner une somme allant de 50 à 100.000 GNF, sinon ils te rendent la vie impossible. »

Léon Kolié pour Guineematin.com

Tel : 661 74 99 64

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