Elle s’en est allée au crépuscule de ce jeudi 30 avril 2020, 7ème jour du Ramadan à son domicile à Hamdallaye, juste 5 jours après le décès à l’hôpital Donka de sa sœur cadette, Nénan Souadou et bien des années après celui de leur frère aîné Kaou Amadou Oury, dit « Prof ». Elle, c’est Hadja Rouguiata Diallo, fille du Kaldouyanké et chef de canton de Yembering, Thierno Mamadou Chérif et de la Sarakollé de Salambandé, madame Hassanatou Sakho.
Thierno Chérif Yembéring eut pour père Thierno Mamadou Cellou, fils de Thierno Mamadou, fils de Thierno Ibrahima Bano, fils de Mody Doulla Thioukoungnel, fils de Mody Hamidou, fils de Alpha Ibrahima, dit Thierno Mo Sigon, l’aîné des 7 garçons de Thierno Mamadou Cellou, dit Karamoko Alpha Mo Labé.
Hadja Rouguiata était une enseignante qui a formé beaucoup de cadres de ce pays, parmi lesquels on peut citer Mohamed Lamine Cissé de la banque centrale et l’avocat Mounir à l’école primaire de la SIG Madina
Admise à faire valoir ses droits à la retraite après un passage à CEPERTAM, elle continua à donner son savoir en créant une école coranique dans sa propre concession avec une centaine de talibés. C’est après avoir ceint le turban de Thierno sur sa tête qu’elle effectua deux fois le pèlerinage aux lieux saints de l’islam. Elle maîtrisait parfaitement le Coran et le traduisait entièrement en Pular.
Consciente du fait qu’il n’y a pas de perfection non perfectible, elle avait fait construire une case ronde à l’intérieur de sa concession pour servir de logements aux éminents marabouts qu’elle faisait venir du Fouta afin de renforcer son instruction coranique. Toutes choses qui lui ont valu le respect et la considération de tous les notables et sages qui sollicitaient souvent son avis sur de nombreuses questions sociales.
Rigoureuse, courageuse et battante comme le sont les femmes Kaldouyankés, princesse du beurre et du lait, née dans le pouvoir, donc fière et apte à l’exercer, Hadja Rouguiata Diallo a aussi mené d’intenses activités politiques, tant au niveau du quartier Hamdallaye que de la commune de Ratoma.
Elle laisse derrière elle 7 enfants dont mon épouse, l’inspectrice des douanes Hadja Fatoumata Binta Bokoum et le médecin légiste de l’hôpital Donka, Docteur Thierno Mamadou Chérif Diallo.
N’eût été le Covid 19 et les mesures sanitaires prises pour le vaincre, Hadja Rouguiata Diallo et sa sœur cadette, Nénan Souadou auraient reposé dans le caveau familial à Yembéring. Mais, ce sera au cimetière de Hamdallaye.
Ainsi en a décidé Allah, le Tout Puissant et Miséricordieux que je prie de les accueillir dans son paradis éternel. Amine !
Par Amadou Diouldé Diallo
