Opposants détenus à Soronkoni : Bah Oury invite à ne pas « retomber dans les affres du passé »

Bah Oury, président du parti UDRG (Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée)
Bah Oury, président du parti UDD

De plus en plus des voix s’élèvent pour dénoncer l’arrestation et la déportation de certains partisans du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) au camp militaire de Soronkoni, dans la préfecture de Kankan. Joint au téléphone ce vendredi 1er mai 2020, Bah Oury, le président de l’Union pour la Démocratie et le Développement (UDD) dénonce une violation des Droits de l’Homme à un moment où l’on doit orienter les efforts à la lutte contre le coronavirus.

Le président l’UDD a commencé par expliquer les menaces de propagation du Covid-19 en milieu carcéral avec ces arrestations. Selon lui, l’urgence pour l’Etat Guinéen doit être de désengorger les prisons en libérant les détenus poursuivis pour des infractions mineures au lieu d’en rajouter. « Ce que je dois dire, suivant les recommandations de l’OMS, les détenus et les personnes interpellées doivent être libérés au grand maximum pour éviter que les détenus soient en contact avec les personnes infectées. C’est déjà le cas au niveau de la maison centrale de Conakry où ces jours-ci nous avons appris qu’il y a eu quelques détenus qui sont décédés suite au Coronavirus. Et donc, c’est très important, comme je l’avais recommandé il y a quelques jours, que tous les détenus qui sont emprisonnés pour des raisons mineures et d’autres qui sont pratiquement à la fin de la durée de leur détention puissent être libérés pour désengorger les prisons et éviter une éventuelle hécatombe ».

Parlant de l’arrestation et la détention au camp de Soronkoni de Cécé Loua et Cie, Bah Oury a dénoncé le retour aux anciennes pratiques du temps de Sékou Touré. « En ce qui concerne les détenus à caractère politique, il va de soi qu’il n’y a aucun acte de justice qui les condamne ou qui fait qu’ils sont détenus, à moins qu’ils soient jugés de manière secrète. Donc, c’est une violation des Droits de l’Homme et doit être pris dans ce cadre. Tout ce qu’on peut dire, c’est que les autorités guinéennes sont totalement responsables de la sécurité et de l’intégrité physique et morale des personnes qui sont envoyées à Soronkoni. Ensuite, le camp de Soronkoni n’est pas un camp où de manière judiciaire il a été déclaré que c’est un camp de détention de détenus. Transformer le camp de Soronkoni en un camp de détention de détenus politiques rappelle les souvenirs passés, et nous souhaitons que la Guinée évite de retomber dans les affres du passés. Et donc, nous serons encore davantage vigilants pour veiller à ce que la dérive autoritaire ne pousse pas la Guinée dans une dérive qui est susceptible de rappeler le passé que nous avons connu ».

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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