Le responsable des impôts de Mali brise le silence : « je suis victime du préfet qui ne veut plus me sentir »

Elhadj Harouna Souaré, préfet de Mali
Elhadj Harouna Souaré, préfet de Mali

Comme annoncé précédemment, Alphonse Nelson, le directeur préfectoral des impôts de Mali, a été reconduit « de force » récemment à Conakry pour faire le test de dépistage du coronavirus. Cette décision des autorités locales faisait suite à son « refus » de rester en isolement pendant 14 jours comme le lui avait demandé le préfet de Mali, après qu’il soit rentré d’un séjour à Conakry. Près de deux semaines après, Guineematin.com a pu rentrer en contact avec le principal concerné pour parler de cette affaire qui avait suscité beaucoup d’attentions à Mali.

Même s’il n’a toujours pas reçu les résultats de son test de dépistage, Alphonse Nelson assure qu’il ne souffre de rien et qu’il s’apprête même à rentrer à Mali pour reprendre service. Pour ce cadre de la préfecture de Mali, il est tout simplement victime de stigmatisation de la part du préfet, Elhadj Harouna Souaré, qu’il accuse d’avoir une dent contre sa lui.

« Quand j’ai quitté Conakry pour Mali, le préfet a insisté pour ce que je sois confiné. Pourtant, je sais que je ne souffre pas de cette maladie de Covid-19. En plus, c’était difficile pour moi de m’auto-confiner pour des raisons multiples : non seulement je ne vis pas avec ma famille à Mali mais aussi je suis diabétique, et je dois suivre un régime alimentaire régulier. Mais, comme le préfet insistait, j’ai dit que je préfère alors retourner à Conakry pour être confiné ici. C’est ainsi que j’ai pris une moto taxi pour me rendre à Labé afin de continuer sur Conakry. Et, c’est à Yimbering que j’ai été arrêté soi-disant que je suis en train de fuir.

J’ai été soumis à une série de questions par les agents de la santé, ils ont contrôlé ma température et ont conclu que je ne présente aucun signe de Covid-19. Mais le préfet voulait coûte que coûte que je sois transporté à Conakry, tout cela c’est pour me stigmatiser. C’est ainsi que j’ai été transporté de Yimbering pour Labé, à bord d’une ambulance. Quand je suis arrivé à Labé, tous les responsables en charge de la santé étaient sur moi, mais ils ont fini par dire que je ne présente aucun signe de Covid-19. Mais, comme j’avais mon véhicule que j’ai confié à Labé, à cause du mauvais état de la route menant à Mali, je l’ai repris pour me rendre à Conakry.

Pour me rassurer de mon état de santé, je me suis rendu au CTE de Donka pour faire le test de dépistage. Après le prélèvement, ils m’ont dit rentrer à chez moi et de revenir chaque jour pour la vérification de ma température. Jusque-là, je n’ai pas encore reçu le résultat de mon test, mais je ne souffre de rien et je suis auprès de ma famille. Je pense que je suis seulement victime du préfet de Mali, qui ne veut plus me sentir. Mais comme ce n’est pas lui qui m’a muté là-bas, ce lundi, 04 mai, je vais repartir à Mali pour reprendre service parce que c’est ce jour que finit la période d’observation qui est de 14 jours », a annoncé Alphonse Nelson.

Joint au téléphone sur le même sujet, Dr Tomou Fangamou, le directeur préfectoral de la santé de Mali, a confirmé que monsieur Alphonse Nelson se porte bien et qu’il n’a manifesté aucun signe de Covid-19. « Il y a donc plus de peur que de mal. Mais, je précise que c’est son comportement réfractaire qui l’a conduit à ce niveau. Sinon, il ne présentait aucun signe de Covid-19 quand il est rentré à Mali. C’est par précaution que le préfet lui avait demandé de s’auto-confiner pendant 14 jours, mais il a refusé cela », souligne le responsable sanitaire.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guinéematin.com

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