Violences à N’Zérékoré : la coordination des unions de la Guinée Forestière, au secours des victimes

Niouma Sory Lénoh, porte parole de la coordination nationale

Une délégation de la coordination nationale des unions de la Guinée Forestière est en séjour à N’Zérékoré. Elle est venue apporter son soutien aux familles victimes des violences qui ont émaillé le double scrutin du 22 mars 2020, en Guinée. Mais aussi, sensibiliser les populations locales à œuvrer pour la paix et la quiétude dans la région, rapporte le correspondant de Guineematin.com sur place.

Les 22 et 23 mars 2020, la ville de N’Zérékoré a vécu des journées particulièrement tendues. Des affrontements ont éclaté entre des partisans et des opposants à la tenue du double scrutin législatif et référendaire du 22 mars, boycotté par les principaux partis d’opposition du pays. Ces violences ont fait une soixantaine de morts et une centaine de blessés, selon des sources non officielles, mais aussi une église et plusieurs maisons incendiées. Suite à ces événements malheureux, 42 opposants ont été interpellés à N’Zérékoré et conduits à Kankan où ils sont actuellement détenus.

Niouma Sory Lénoh, porte parole de la coordination nationale

C’est pour apporter son soutien à ces détenus et aux autres familles victimes de ces violences que la coordination nationale des unions de la Guinée Forestière a dépêché une délégation à N’Zérékoré. « Notre déplacement à N’Zérékoré fait suite aux événements malheureux que nous venons de vivre ici. En tant que coordination forestière, nous ne pouvons pas rester à Conakry et continuer à faire des déclarations. Il faut venir sur le terrain, constater les faits et toucher les réalités. On a voulu le faire depuis longtemps.

Mais vu les tensions qui étaient là, on s’est dit qu’il fallait attendre un peu. Et lorsque les tensions ont baissé, on a fixé un programme pour venir. Mais, la veille du jour de notre départ, le président de la République a pris un décret interdisant les sorties de Conakry. Il a fallu donc qu’on cherche des autorisations de déplacement pour pouvoir venir saluer les familles qui ont été victimes et également saluer les familles de ceux qui ont été emprisonnés », a expliqué Niouma Sory Léno, le porte-parole de cette coordination.

Avant de venir à N’Zérékoré, la coordination nationale des unions de la Guinée Forestière a réussi, grâce aux cotisations de ses membres, à mobiliser un montant de 50 millions de francs guinéens en faveur des détenus et des autres familles victimes. « On a pu mobiliser une somme de 50 millions de francs pour venir soutenir ces différentes familles. Donc, nous avons jugé nécessaire d’envoyer un montant de 25 000 000 francs à ceux qui sont en prison et partager le reste aux autres familles victimes. On s’apprêtait à bouger lorsqu’on a appris qu’on a appris que les citoyens arrêtés suite à ces violences ont été transférés à Kankan. Mais, puisqu’ils sont des fils de N’Zérékoré, il fallait qu’on vienne ici pour que N’Zérékoré sache qu’il y a une coordination qui se soucie du sort de ses enfants », ajoute Niouma Sory Léno.

En plus du soutien moral et financier qu’elle apporte aux victimes des événements des 22 et 23 mars, cette coordination régionale est venue aussi à N’Zérékoré pour sensibiliser les populations au maintien de la paix dans la région et à l’union entre tous ses fils. Des conditions sans lesquelles, cette région ne peut pas se développer, selon Siba Bilivogui, chargé de l’organisation et de la mobilisation de la coordination nationale des unions de la Guinée Forestière.

Siba Bilivogui, chargé de l’organisation et de la mobilisation de la coordination nationale des unions de la Guinée Forestière

« Ici à N’Zérékoré, il faut que les gens comprennent que la confrontation n’arrange personne. On doit maintenant changer de stratégie dans notre manière de faire. On ne doit pas encourager les gens à aller se battre entre eux. Il faut qu’on change de mentalité et se dire que la seule guerre qu’il faut mener est celle du développement de notre région. Ce qui nécessite d’abord l’unité de tous les fils de la région. Mais si on n’est pas unis, si on continue à se battre, c’est nous qui perdons », a-t-il laissé entendre.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tel : +224620166816/666890877

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