Covid-19 à Kindia : grossistes et détaillants de noix de colas dans la même nasse

La pandémie du Coronavirus a désorganisé de nombreux secteurs d’activités et bousculé les habitudes à travers le monde. En Guinée, le secteur informel est sérieusement secoué par la paralysie des activités socio-économiques. Les vendeurs de noix de colas de la commune urbaine de Kindia traversent une période compliquée actuellement.

Interrogés par un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture ce jeudi, 7 mai 2020, ces vendeurs de colas ont exprimé leur désarroi devant la conjoncture très compliquée qu’ils vivent.

Les vendeurs de colas du grand marché Sanloyah, situé au quartier Abattoir 1, dans la commune urbaine, ont du mal à écouler leurs marchandises. Ils se plaignent de la rareté des cérémonies et de la clientèle à cause de l’existence du Covid-19.

Mamadou Diouldé Diallo, vendeur grossiste de la colas à Kindia

Mamadou Diouldé Diallo se plaint des difficultés rencontrées dans l’importation des noix de colas de la Sierra Léone et de leur écoulement sur le marché local. « Moi, je suis un importateur de colas à partir de la Sierra Léone. Nous éprouvons d’énormes difficultés sur l’écoulement de notre marchandise depuis la déclaration de la maladie Coronavirus à travers le monde. A cela il faut ajouter les difficultés que nous rencontrons également à la frontière lorsque nous importons cette marchandise. En dehors de la fermeture momentanée des frontières, nous payons beaucoup d’argent pour le dédouanement avant d’arriver ici à Kindia. Il ya des fois où nous enregistrons beaucoup de pertes en cours de route. Les colas n’aiment pas trop la chaleur. Vraiment, ça ne va pas parce qu’à Kindia, Labé et à Dakar où nous distributions à nos clients, il n’y a presque pas de marché. Du côté du Sénégal, la frontière est fermée à cause de la maladie. Le sac de colas se négociait avant de 800 à 900 mille francs guinéens. Et actuellement, on livre aux détaillants de 700 à 750 mille GNF. On se demande comment joindre les deux bouts, surtout en ce mois de Ramadan », a indiqué monsieur Diallo.

Mamadou Diouldé Diallo, vendeur grossiste de la colas à Kindia

Même son de cloche chez Boubacar Pita Barry, vendeur de noix de colas au carrefour du marché Sanloyah, explique les difficultés rencontrées sur le terrain en ce moment. « A l’heure actuelle, nous ne vendons presque pas par manque de clients. Avant l’arrivée de la pandémie du COVID19, on écoulait très bien nos produits ; surtout les vendredis, les gens faisaient beaucoup de sacrifices y compris. Il y avait aussi les cérémonies de baptême et de mariage. Actuellement, même s’il y a une cérémonie de mariage ou de baptême le nombre d’attaches de colas est très limité. On souhaitait qu’il y ait plus des clients à l’heure là. Mais, on n’a pas le choix. On s’en remet à la volonté divine. Nous demandons aux autorités d’ouvrir nos mosquées afin qu’on puisse prier et implorer la grâce divine pour nous épargner de la maladie coronavirus », a laissé entendre Mamadou Pita Barry.

De Kindia, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. 628 51 67 96

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