Liquidation politique du duo Cellou-Sidya comme ultime objectif du pouvoir

Depuis son arrivée au pouvoir, Alpha Condé n’a jamais manqué une seule occasion d’imputer tous les maux dont souffre la Guinée aux anciens Premiers ministres. Particulièrement à ceux d’entre eux qui veulent occuper sa place après lui. Au début, ils étaient trois qui le combattaient. Pour des raisons qui lui sont propres, Lansana Kouyaté semble avoir signé forfait, laissant Sidya et Cellou aux prises avec celui que certains qualifient de nouvel animal politique de la sous-région, après Abdoulaye Wade et Laurent Gbagbo.

Sidya entrera dans les rangs après la présidentielle de 2015. Mais, le patron de l’UFR a dû réaliser que son alliance avec l’occupant de Sékoutouréya n’était rien d’autre que de la poudre à ses yeux. Son nouvel allié n’était pas prêt à lui céder son fauteuil après 2020. C’est la raison pour laquelle le fils de Kolon (Boffa) ne s’est pas fait prier pour jeter l’éponge.

Depuis sa démission, Sidya et Cellou, unis par un destin commun, qui est l’hostilité du camp présidentiel, ont à nouveau signé un mariage de raison. Incontestablement, les deux hommes sont les principales victimes du double scrutin du 22 mars 2020. Avec respectivement 37 et 10 députés dans l’ancienne Assemblée nationale, l’UFDG et l’UFR étaient – et le sont encore- les principaux partis de l’opposition. Si une élection présidentielle transparente, sans la participation du sortant était organisée, c’est l’un ou l’autre qui devait succéder à l’actuel président. Même si un scénario à la congolaise n’était pas exclu.

Mais, le chef de l’Etat a déclaré officiellement qu’il « ne laissera pas la Guinée entre les mains des bandits ». Allusion à ses deux principaux concurrents. De fil en aiguille, le parti au pouvoir a mis les bouchées doubles pour obtenir un fichier électoral qui, même avec la participation de ces deux partis, lui garantit une large victoire électorale. Obligeant le duo à boycotter les élections, la mort dans l’âme.

Le RPG est dans la logique du chef de l’Etat qui avait promis d’anéantir l’opposition. Il est en passe de réaliser cet exploit. Aujourd’hui, ses deux principaux concurrents font partie de l’opposition extraparlementaire. Désormais, ils n’ont plus le choix que la rue pour se faire entendre. Même si, quand ils étaient même au parlement, ils ont utilisé plus la rue que l’Assemblée pour se faire entendre.

Déjà, les partis d’opposition taillés sur mesure qui siègent au parlement ne veulent s’arrêter à occuper les fauteuils laissés vacants par l’UFDG et l’UFR. Ils veulent aller plus loin. Certains ne cachent pas leur intention de chambouler et de dépecer la CENI en morceaux pour que la composition celle-ci reflète la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale. Leur logique est simple : ceux qui ont boycotté les élections législatives, ne reconnaissent ni la constitution ni l’Assemblée nationale, ne doivent plus siéger dans quelque institution que ce soit.

Certains observateurs estiment que les commissaires sont inamovibles. Et devront donc rester en poste jusqu’à la fin de leur mandat. Argument qui fait sourire d’autres. Là où ni le président de la cour constitutionnelle ni la constitution elle-même n’ont été épargnés par le tsunami du RPG, aucune autre institution ne peut échapper.

L’ultime objectif est de mettre hors d’état de nuire tous ceux qui donnent de l’insomnie à Sékoutourréyah. Particulièrement le duo Cellou et Sidya qui hante le palais depuis 2010. Pour atteindre cet objectif, aucun sacrifice n’est de trop. C’est la fin qui justifie les moyens.

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

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