Peur du Covid-19 à Labé : les citoyens boudent l’hôpital régional (direction)

A l’image de ce qui s’était passé pendant l’épidémie d’Ebola, de nombreux compatriotes sont réticents de nos jours à se rendre dans les centres hospitaliers. L’hôpital régional de Labé n’échappe pas à cette réalité où l’on enregistre de moins en moins de patients dans les différents services. Conscient du danger d’une telle attitude, le directeur de l’hôpital régional de Labé, Dr Ataoulaye Sall, tire la sonnette d’alarme, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Depuis plusieurs semaines, excepté la maternité, presque tous les services de l’hôpital régional de Labé sont affectés par cette situation. Interrogé dans la journée d’hier, 07 mai 2020, le directeur de l’hôpital, Dr Ataoulaye Sall a confirme ce constat. « C’est vrai, la réalité est là, depuis quelques semaines le taux de fréquentation des patients à l’hôpital a fortement baissé. On peut dire que les services sont quasiment tous affectés. Là où il y a des activités relativement importantes, c’est la maternité. Mais en quelque sorte, cela fait partie des effets collatéraux de l’épidémie que nous sommes en train de vivre », a-t-il expliqué.

Dr Ataoulaye Sall, directeur de l’hôpital régional de Labé

Mais, cette réticence comporte des risques pour les citoyens souffrant d’autres maladies et ne se faisant pas prendre en charge. « Ce que nous disons à la population, c’est de continuer à fréquenter l’hôpital. Pour le moment, on n’a pas de cas de COVID-19 à Labé, encore moins à L’Hôpital. Il faut se dire aussi qu’en dehors du coronavirus, il y a plein d’autres maladies. C’est pourquoi nous devons éviter de garder les malades dans les maisons, mais de les envoyer à l’hôpital pour bénéficier des soins les plus appropriés. Parce que ce qu’il faut éviter, c’est d’avoir peur du coronavirus et de mourir d’autres choses. On a vu quand on a souffert d’Ebola, au finish, on a trouvé qu’en plus d’Ebola, on a perdu beaucoup de nos concitoyens à cause de la rougeole, à cause du paludisme, en tout cas d’autres maladies qui étaient tout à fait guérissables au niveau de nos structures. Mais, puisque la fréquentation n’était pas là, la gestion de ces cas n’a pas pu se faire. C’est bon de rappeler que toute maladie est potentiellement mortelle, il ne faut pas penser qu’aujourd’hui c’est le coronavirus seulement qui peut tuer ».

Devant le risque encouru, Dr Ataoulaye Sall invite à la mobilisation générale dans la lutte contre le Covid-19. « La leçon qu’on peut tirer de cela, quelques part c’est du fait que les activités économiques ne marchent pas en ville. Cela explique pas mal de réticence. Mais ceci doit nous interpeller pour qu’on se mobilise davantage pour endiguer le plus rapidement que possible cette pandémie pour que chacun puisse se remettre pleinement dans son activité », conseille le médecin.

Il faut souligner qu’à l’image de l’hôpital régional de Labé, plusieurs autres secteurs d’activités sont aujourd’hui affectés par l’apparition du coronavirus en Guinée.

Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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