Propagation du Covid-19 en Guinée : les pistes de solutions

La Guinée a franchi la barre de 2000 cas confirmés positifs au coronavirus, selon l’Agence nationale de la Sécurité Sanitaire (ANSS). Parmi les 200 pays touchés par la pandémie du COVID-19, figure la Guinée, ébranlée par l’épidémie à virus Ebola entre 2014-2015.

Le coronavirus qui a ébranlé le monde entraîne actuellement des pertes considérables sur tous les plans et dans tous les continents du monde. Le continent africain, dont la plupart des pays sont sous-développés a, comme les autres, subi de plein fouet cette crise planétaire. La Guinée en particulier est l’un des pays du vieux continent parmi les plus touchés par le COVID-19. A date, le nombre de cas positifs a franchi la barre de 2009 cas confirmés par des tests au laboratoire avec 663 guéris et 11 décès, selon l’ANSS.

Gouverner, c’est prévoir ! Malheureusement, même si on parvient à régler certains problèmes, le plus souvent, les dispositions que nous prenons sont toujours tardives et non préventives. Au lieu d’empêcher que le virus se propage dans notre pays, la principale préoccupation de nos dirigeants, à l’arrivée du premier cas, était d’organiser un double scrutin funeste. A partir du premier cas, on aurait dû couper immédiatement la Guinée du reste du monde, ensuite la ville de Conakry de l’intérieur du pays. Puis, exiger le respect strict des gestes barrières, identifier les contacts du premier sujet positif et les confiner avec toutes les conditions qu’il faut puisqu’on affirmait déjà avoir tiré les leçons du passage d’Ebola dans notre pays. Quel mensonge !

C’est maintenant où nos centres de traitement épidémiologiques commencent à être débordés qu’on commence à se faire dur ou rigoureux sur le respect des consignes sanitaires. Alors que la maladie est disséminée déjà presque dans toute la capitale et même certaines villes de l’intérieur où des cas sont signalés avec la montée en flèche du nombre de cas positifs à Conakry. D’ailleurs, on nous informe que certaines personnes positives au Covid19 ne sont ni dans les centres de traitements, ni confinées ; elles sont parmi nous, au sein de la population en train de propager la maladie…

Quelles solutions pour la riposte à ce COVID-19 ?

Il est vrai que des efforts sont fournis et sont en train d’être fournis pour le traitement des patients et l’arrêt de la propagation de la maladie. Mais, à l’allure où vont les choses actuellement, les défis sont énormes et multiples.

Le combat contre la réticence des certains citoyens

Tout d’abord, il importe de noter que toute la population n’est pas au même niveau d’information sur l’existence et la gravité de cette pandémie. C’est pour cela qu’en dépit de l’implication des médias dans la sensibilisation, il y a encore des personnes qui ignorent et négligent le respect des gestes barrières, notamment le lavage régulier des mains, le port obligatoire des masques et la distanciation sociale. Il faut à ce niveau engager des campagnes de sensibilisation et d’explications sur la véracité de l’existence de la maladie et l’impérieuse nécessité du strict respect des mesures édictées par les autorités sanitaires.

Ensuite, recruter des agents communautaires et les déployer dans les lieux publics où la nécessité s’impose ; ce, pour veiller au respect des consignes données par les autorités sanitaires. Aux autorités compétentes, veiller à l’application correcte du confinement total de Conakry. Mener des campagnes de sensibilisation des citoyens à tout moment et partout en même temps, rechercher et identifier les contacts et les suspects dans les différents quartiers avec beaucoup plus de courtoisie et du respect de la personne humaine.

Mettre à contribution certains centres hospitaliers où il y a suffisamment de places pour faciliter la prise en charge du nombre pléthorique des patients. Recruter un personnel de santé compétent et suffisant, issu de toutes les catégories confondues (Croix-Rouge, agents de la police de protection, des ambulanciers, des chauffeurs, des balayeurs, des brancardiers, des vigiles, des restaurateurs…) pour appuyer le personnel soignant actuel. Trouver les moyens appropriés pour le traitement des malades et les mettre à la disposition du personnel médical en vue de faciliter la prise en charge des patients. Trouver également des appareils de dépistage rapide, créer plusieurs centres de dépistage voir des appareils mobiles permettant de faire le test de manière automatique.

Si les conditions de traitement des malades, de leur prise en charge sont bonnes, cela pourrait rassurer de plus les citoyens, ce qui est un des facteurs importants pour freiner la propagation du virus. Cela pourrait rassurer les personnes qui se suspectent à aller se faire tester. Et, si elles sont positives, à se faire traiter dans les centres choisis pour la cause que d’aller faire l’automédication hors du contrôle des spécialistes, en risquant de propager la maladie au sein des communautés.

Bref, face à cette terrible situation, il est d’une impérieuse nécessité de réunir toutes les intelligences guinéennes et tous les moyens nécessaires pour agir en synergie, loin de toutes les combines politiciennes. Cela, pour couper la chaîne de contamination de la maladie, mais aussi accompagner les initiatives publiques ou privées pour accélérer un retour le plus rapidement possible à une vie normale.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com
Tél. : 622919225

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