Reprise des championnats de football : la prudence des parieurs et gérants de kiosques à jeux

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La pandémie du coronavirus a provoqué l’arrêt de tous les championnats d’Europe de football pour freiner la propagation de la maladie. Si certains pays ont décidé de ne pas reprendre, comme la France, d’autres vont le faire au début de la deuxième quinzaine du mois de mai. Cette nouvelle est diversement appréciée par les parieurs et autres gérants de kiosques à jeux de Conakry. Interrogés ce samedi, 9 mai 2020, certains d’entre eux évoquent les difficultés financières et la venue du mois de ramadan qui interdit les jeux de hasard.

La nouvelle de la reprise prochaine des championnats nationaux de football en Europe intervient au moment où parieurs et gérants de kiosques à jeux sont englués dans des difficultés financières. Partagés entre doute et méfiance, les parieurs sont sceptiques quant à la forme actuelle des clubs et des joueurs à cause de l’arrêt des championnats suite à la propagation du Covid-19.

Pour ce parieur qui a requis l’anonymat, les joueurs n’ont pas encore repris leurs formes habituelles suite à l’arrêt des entraînements. « Actuellement, moi je n’ose pas miser mon argent sur les clubs là. Les joueurs n’ont pas toutes leurs facultés parce qu’avec cette maladie, ils n’e s’entraînaient pas. Ils n’ont pas encore repris leur forme. Donc, on ne peut pas connaitre qui peut gagner et qui peut perdre. C’est difficile de savoir les chances de victoire d’une équipe. C’est pourquoi, moi je ne joue pas encore. Je veux attendre les autres grands championnats comme en Angleterre, en Espagne ou encore Italie. Le championnat allemand n’est pas trop attractif. Même avant, moi je ne prenais pas les équipes là. Donc, si ça reprend en Espagne et en Angleterre, on verra bien comment jouer. Hier par exemple, le championnat coréen a commencé mais les gens n’osent pas parier pour ces équipes », a-t-il laissé entendre.

De son côté, Aboubacar Sidiki Condé se plaint du manque d’argent en cette période de crise sanitaire et évoque le mois de ramadan ne lui permet pas de s’adonner aux jeux de hasard. « Avec cette maladie de coronavirus, c’est très difficile. Il n’y a pas d’argent et le peu qu’on a, on n’ose pas le mettre en jeu pour le moment. S’il y a beaucoup d’argent, tu peux risquer en jouant. Mais avec cette conjoncture, on ne sait pas quand ça va finir. Donc, il fait être rationnel. C’est pourquoi moi je ne joue pas actuellement et même quand les championnats vont reprendre, s’il y a toujours cette maladie, je ne crois pas pouvoir jouer. En plus de ça, c’est le Ramadan. L’islam nous interdit les jeux de hasard, surtout en cette période du mois saint là. »

Gérant de kiosque de jeux à Matoto, Abdoulaye Keita se plaint du manque de clients avec l’arrêt des championnats. Avec la reprise prochaine, il espère retrouver l’affluence habituelle. « Depuis la fermeture des championnats, on n’a pas clients. Les quelques uns qu’on voit, viennent pour jouer aux boules. Les championnats qui ont repris actuellement n’attirent pas trop de parieurs. Mais lorsque les autres championnats vont reprendre, nous aurons sûrement du travail. Les gens viendront forcément pour jouer parce l’Espagne, l’Italie et l’Angleterre sont de très gros championnats. Ça va commencer le 15 avec le championnat allemand. Là-bas aussi, nous recevons quelques parieurs. Mais les plus gros clients viennent pour parier avec les clubs anglais et espagnols. Nous attendons fermement la reprise de ces championnats »

Dans la zone de Matoto, plusieurs kiosques restent fermés et d’autres sans clients.

Alsény KABA pour Guineematin.com

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