Gestion des ordures, paiement des taxes… le maire de la commune de Matoto à Guineematin

Mamadouba Toss Camara, maire de la commune de Matoto
Mamadouba Toss Camara, maire de la commune de Matoto

La gestion des ordures constitue un casse-tête pour les collectivités relevant de la ville de Conakry. Tirant les leçons de l’inondation qui a causé la mort de cinq (5) personnes l’année dernière à Dabondi, Mamadouba Toss Camara, le maire de la commune de Matoto, dit avoir pris des dispositions pour la gestion des ordures dans sa circonscription géographique, notamment en cette saison hivernale qui commence. Il a aussi donné des précisions sur les dernières mesures prises par le gouvernement dans le cadre de l’annulation de certaines taxes durant les trois prochains mois. Il l’a dit lors d’une interview qu’il a accordée à Guineematin.com hier, samedi 9 mai 2020.

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Guineematin.com : quelles sont les dispositions prises par vos services pour la bonne gestion des ordures, notamment en cette saison pluvieuse dans votre commune ?

Mamadouba Toss Camara : merci d’être venu nous voir. Il ne s’agit pas des ordures en période hivernale. Le plus important en cette période, c’est le curage des caniveaux par rapport à certaines occupations anarchiques. Comme vous le savez, l’année passée, Matoto a subi un grand drame au niveau de Dabondi. C’était non seulement lié à l’obstruction des caniveaux par les citoyens ; et, deuxièmement, le fait qu’on déverse les ordures dans les caniveaux pour bloquer le passage de l’eau. C’est ce qui a causé la perte en vies humaines, précisément de cinq (5) personnes l’année passée. Donc, comme vous le savez, le président de la République, en cette saison pluvieuse, à travers le ministère de la Ville, a demandé de prendre des dispositions non seulement pour identifier les points noirs avec les collectivités pour ne pas que ces mêmes problèmes se répètent. Donc, les premières pluies qui sont tombées la semaine surpassée, il y a eu beaucoup de nos braves femmes dans les quartiers qui ont été victimes de ces inondations. En tant que collectivité, le conseil communal a demandé de procéder à une certaine offensive dans certains marchés et dans certains quartiers pour éviter que ces populations soient victimes des mêmes problèmes. C’est pourquoi, le samedi surpassé, on était au niveau de Kankankoura, avec l’appui d’une personne ressource, qui nous a aidé dans la prise en charge des travaux de réalisation du caniveau afin de permettre le passage rapide de l’eau. Cette activité sera réalisée en partenariat avec notre directeur communal des TP. Et, au niveau du marché Mayalon, nous avons demandé au ministère de l’Hydraulique, à travers l’Agence Nationale de la Salubrité Publique, de nous appuyer en moyens logistiques. Et, le génie militaire nous a aidés pour qu’on puisse curer les caniveaux afin d’éviter que les marchés soient inondés. Mais, à l’instant T, toutes les dispositions sont prises pour informer qui de droit afin que vraiment les points indiqués déjà soient débarrassés de ces immondices pour éviter que les populations ne soient victimes.

Guineematin.com : on sait que certains citoyens se permettent souvent de jeter les ordures sur la voie publique. Est-ce que des sanctions sont prévues contre ces personnes qui se rendraient coupables de comportements inciviques ?

Mamadouba Toss Camara, maire de la commune de Matoto

Mamadouba Toss Camara : ça, c’est une très belle question. Mais, Matoto n’a pas ce comportement que certaines communes de Conakry ont ; c’est-à-dire, prendre des ordures et venir les mettre sur le trottoir. Depuis notre prise de service, ça a été les premières actions que nous avons eu à mener. Nous sommes allés dans les lieux de culte et public à travers les chefs de quartier et chefs de carré sensibiliser les citoyens pour ce comportement incivique. Je pense que cela nous a vraiment aidés. C’est pourquoi, aujourd’hui, il est difficile de trouver des ordures érigés au niveau des artères publiques et sur le trottoir. Mais, comme vous l’avez si bien dit, il est important en tant que collectivité de prendre toutes les dispositions idoines ; et, je pense que ces dispositions sont prises à travers les polices de proximité.

Guineematin.com : on sait que la pandémie du Coronavirus frappe de plein fouet notre pays. Nous sommes actuellement à plus de 2000 cas confirmés. Est-ce que vous avez pris des dispositions à Matoto pour freiner la chaîne de propagation du virus ?

Mamadouba Toss Camara : merci beaucoup. Notre commune enregistre moins de cas de Covid-19. Parce que depuis que l’épidémie a été annoncée dans notre pays, avec les dispositions prises par le président de la République et son gouvernement, nous sommes des collectivités, nous ne sommes pas restés en marge. Après notre entretien avec le gouverneur de la ville de Conakry, nous sommes venus au niveau de la commune pour mettre en place un comité communal de riposte et mettre les démembrements dans les quartiers qu’on appelle les unités opérationnelles de riposte. Donc, le comité communal de riposte, une fois que nous recevons du matériel, des kits, on redéploie à travers nos unités opérationnelles pour aller dans les lieux publics, les lieux de culte, les débarcadères et les marchés. Je vous avoue que Matoto a été la toute première commune qui a distribué au départ plus de mille et quelques kits. Et, c’est en cela que des personnes de bonnes volontés, des entreprises, des sociétés nous ont vraiment appuyés dans cette bonne œuvre que nous ne cessons d’entreprendre dans la commune. Aujourd’hui, le plus important, c’est la sensibilisation que les acteurs sur le terrain ne cessent de faire. C’est pourquoi, jusqu’au 4 mai dernier, Matoto n’avait enregistré que 273 cas confirmés de Covid-19 sur les 2000 cas dont vous parliez.

Guineematin.com : on sait que le gouvernement a pris récemment des mesures pour l’annulation de certaines taxes au niveau des communes pendant 3 mois. Au niveau de votre commune, comment est-ce que ces mesures sont appliquées sur le terrain par vos services ?

Mamadouba Toss Camara : effectivement, depuis que l’annonce a été faite, nous avons respecté strictement ce qui a été dit par le Chef du gouvernement, Dr Ibrahima Kassory Fofana. Mais, le problème est que ça a été mal interprété par certains citoyens. Quand on dit l’annulation des taxes, les taxes sont spécifiques. C’est notamment les impôts et quelques taxes qui lient le gouvernement et quelques services déconcentrés. Mais, nous en tant que collectivités, il y a certaines taxes qui sont liées à la vie de la commune, tels que les loyers des magasins, la perception, les redevances et quelques taxes liées à la survie de la collectivité. Parce que lorsqu’on parle d’une collectivité, on parle de l’ensemble des services déconcentrés et décentralisés. Mais, si vous prenez les contractuels qui sont au niveau des communes, qui ne vivent que sur les taxes, si on annule ces taxes, comment ces contractuels pourront subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles ? Donc, cela a été mal compris par certains marchands et marchandes. Mais, au fur et à mesure, nous sommes en train de leur faire comprendre que ce paiement est une obligation et que ce sont des taxes qui doivent être payées qui n’ont rien à avoir avec les décisions prises par le gouvernement.

Interview réalisée par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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