Qui pour remplacer le président de la CENI, Salif Kébé ? Les précisions de l’ordre des avocats

Me Djibril Kouyaté, bâtonnier de l'ordre national des avocats
Me Djibril Kouyaté, bâtonnier de l’ordre national des avocats

Ces derniers jours, plusieurs informations circulent à Conakry, faisant état d’un problème autour de la désignation du remplaçant de l’ancien président de la CENI, Me Amadou Salif Kébé. La situation serait tendue au sein de la société civile, où les uns et les autres n’arriveraient pas à s’entendre sur le nom de celui qui sera désigné pour rejoindre la commission électorale.

Mais, le barreau de Guinée dont est issu Me Salif Kébé, dément ces informations. Au cours d’un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, le lundi 11 mai 2020, le bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Djibril Kouyaté, a assuré qu’il n’y a aucun problème autour du choix de celui qui sera désormais le second représentant de la société civile à la CENI.

« Nous entendons par-ci et par-là qu’il y a des polémiques concernant la désignation du remplaçant de Me Salif Kébé. Mais, ce que nous savons, c’est qu’à la suite du décès du confrère Salif Kébé, comme le recommandait la procédure de désignation, la Cour constitutionnelle a été saisie par la CENI pour constater le décès et la vacance du pouvoir. La Cour constitutionnelle a eu à rendre un arrêt qui devait nous être notifié. Mais, de façon informelle, nous l’avons reçu. Et, puisque le commissaire décédé venait du barreau, il fallait que ça soit un autre avocat qui soit désigné par le barreau comme cela se fait. Nous, nous sommes des avocats, les avocats sont des hommes de sciences qui ne se fient pas aux rumeurs.

Donc, tout se passe dans l’ordre normal des choses. On parle de pression extérieure, je n’ai pas subi de pression extérieure pour le moment parce qu’il y a un préalable. Il y a un préalable parce que pour que la désignation se fasse, il y a une lettre du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation qui doit l’indiquer comme c’était le cas quand Me Amadou Salif Kébé était désigné. Nous entendons par-ci et par-là qu’il y aurait des oppositions quant à ce que le deuxième représentant de la société civile soit un avocat. Mais, au demeurant, il n’y a pas de problème. Nous, nous attendons qu’on nous saisisse et que nous fassions la désignation », a-t-il dit.

Me Djibril Kouyaté a balayé également d’un revers de la main l’information selon laquelle, le barreau de Guinée se serait retiré du Conseil National des Organisations de la Société Civile (CNOSCG). « Le barreau ne s’est jamais désaffilié de la société civile. S’il y a un acte qui prouve que le barreau s’est désaffilié de la société civile, qu’on nous le montre. Peut-être que nous ne prenions pas part aux réunions du CNOSCG ; mais, Dansa Kourouma doit savoir que nous, nous exerçons une profession libérale. Et, un représentant du barreau a été désigné pour siéger là-bas (au CNOSCG).

Peut-être que ce représentant ne prend pas part aux réunions ; mais, ça ne veut pas dire que le barreau s’est désaffilié de la société civile. Par vocation, le barreau appartient à la société civile. Nous avons pour vocation de défendre les droits humains, les libertés. Donc, nous ne pouvons pas nous désaffilier de la société civile », a laissé entendre le bâtonnier de l’ordre des avocats.

A rappeler que selon la loi guinéenne, la structure de laquelle est issu Me Salif Kébé a 15 jours, à compter de la notification de la Cour constitutionnelle, pour désigner son remplaçant dans les mêmes conditions que celle de sa désignation

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tel. (00224) 621 09 08 18

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