Pour freiner la propagation du coronavirus, le gouvernement guinéen avait décidé de fermer les écoles et les universités. A quelques deux mois de cette fermeture, l’inquiétude grandit dans l’opinion publique. Dr Faya Millimouno, président du Bloc Libéral (BL), propose que le gouvernement rouvre les salles de classe pour l’intérieur du pays. Il l’a dit dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com dans la journée de ce lundi, 18 mai 2020.
Alors que le coronavirus gagne du terrain chaque jour un peu plus en Guinée, l’inquiétude grandit quant à la reprise des cours dans les écoles, fermées depuis bientôt deux mois.
L’opposant politique et promoteur d’écoles privées, Dr Faya Millimouno, est préoccupé par cette situation de fermeture prolongée des salles de classe. Cependant il n’est pas d’accord avec l’idée de la déclaration d’une année blanche dans le pays.
D’ailleurs, il a trouvé sa propre stratégie dans ses écoles pour la continuation des cours. « Le souci aujourd’hui pour nous autres, c’est comment ne pas perdre une année blanche pour les enfants. Donc, à un niveau restreint, nous en tant promoteur d’école, nous avons commencé à dispenser dans les salles de classe : en partie virtuellement, en partie à distance, c’est-à-dire on fait la reprographie des leçons, des exercices que nous envoyons aux parents et nous faisons le suivi que les parents ramènent. Il y a beaucoup d’écoles qui sont en train de faire ces efforts. »
En outre, Dr Faya Millimouno s’en prend au Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) qui a initié des cours à distance via la radio ou la télévision nationale. « En réalité, nous avons un département de l’éducation qui n’est là que pour toucher des fonds. Là où se déroule le travail de l’éducation et d’apprentissage, c’est dans la classe. C’est là où l’argent n’arrive jamais. Tout ce qu’ils sont en train de parqueter là, comme cours en ligne, n’est que du faux. On est en train de tromper les gens. Aux bas mots, ces cours n’atteignent même pas 10% de la population scolaire. Est-ce qu’on peut soumettre tout le monde au même teste alors que 5 ou 10% ont suivi des enseignements que d’autres n’ont pas suivi ? »
Le couvre-feu étant levé à l’intérieur du pays, Dr Faya préconise la reprise des cours dans ces localités. « Je pense qu’il faut penser à rouvrir les salles de classe dans la mesure où on a levé l’état d’urgence à l’intérieur du pays qui fait 90% de la population scolaire. Donc, nous souhaitons qu’on commence à rouvrir les écoles à l’intérieur du pays avec un programme accéléré de rattrapage, quitte à ce que l’année scolaire soit prolongée pour avaler les vacances, pour ne pas faire perdre l’année scolaire », a-t-il conseillé.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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