« Le coronavirus a rendu notre vie très compliquée », se plaint une vendeuse d’habits à Kindia

A la veille de la fête de ramadan qui sera célébrée demain, dimanche 24 mai 2020, les vendeuses d’habits à Kindia sont partagées entre désolation et inquiétude. Elles ont commandé beaucoup de marchandises qu’elles peinent aujourd’hui à écouler. Elles pointent du doigt la crise sanitaire liée au coronavirus qui a fortement ébranlé l’économie du pays, rapporte un correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

Madame Fatoumata Bangoura vend des habits prêt-à-porter au niveau du carrefour CFAO, dans la commune urbaine de Kindia. D’habitude, c’est à la veille des fêtes musulmanes qu’elle augmente son chiffre, en raison de l’affluence des clients. Mais cette année, c’est l’effet inverse qui se produit à la veille de l’Aïd El-Fitr, la fête marquant la fin du ramadan. Cette vendeuse se plaint de la rareté des clients et craint de ne pas pouvoir écouler ses marchandises.

Madame Fatoumata Bangoura, vendeuse des habits d’enfant

« Les clients se font très rares cette année. On risque même de perdre si Dieu ne nous aide pas à écouler nos marchandises avant la fête. Parce que si la fête passe, on aura beaucoup plus du mal encore à vendre les habits qui nous restent. Les gens disent que les prix sont chers, mais ce n’est pas de notre faute. Nous aussi, nous payons le transport pour aller chercher les marchandises à Conakry. Le transport est devenu plus cher et vous savez que les déplacements sont très difficiles actuellement. Des fois, on mobilise notre argent et on envoie une seule personne qui va faire les achats pour nous à Conakry », confie-t-elle.

Cette dame n’est pas la seule dans cette situation. Les vendeuses de tissus locaux, habituellement très prisés en pareils moments, se lamentent également. C’est le cas de Madame Mariam Diallo, qui vend le tissu local Leppi au marché Wambélen. Elle assure que les prix n’ont pas changé mais les clients ne se bousculent pas cette année.

Madame Mariam Diallo, vendeuse du tissu Leppi,

« Ici, les prix n’ont pas varié par rapport à l’année dernière. Parce qu’on vendait les Basins de 3 pagnes entre 100 000 et 130 000 francs ; le Leppi de Labé entre 180 000 et 200 000 francs les 3 pagnes ; le Kendéli fait à Kindia à 70 000 francs les 2 pagnes. Cette année aussi, ce sont les mêmes prix qui sont pratiqués, mais il n’y a pas d’acheteurs. Vous voyez, nous sommes assises ici en train d’attendre des clients mais il n’y a rien. Habituellement, les clients pouvaient commander le Leppi un peu partout à travers la Guinée, ils envoient l’argent via Orange Money et on leur livre les marchandises. Mais cette année, la maladie du coronavirus a rendu notre vie très compliquée », regrette cette vendeuse.

Madame Marie Djanna Soumaré, vendeuse du tissu basin

Même son de cloche chez Marie Soumaré, vendeuse de Basins dans le même marché. « Non seulement les clients sont rares mais aussi ceux qui viennent, payent souvent des prix qui ne peuvent pas avoir la marchandise qu’ils veulent acheter. Car il faut qu’on gagne aussi un petit intérêt sur chaque tissu. A vrai dire, depuis l’apparition du coronavirus dans le pays, nous avons vu notre clientèle baisser fortement. La plupart de ceux qui viennent, ils demandent les prix et passent en disant que ça galère. Nous vendeuses des tissus locaux, nous sommes vraiment impactées par cette maladie », a-t-elle laissé entendre.

De Kindia, Mohamed M’Bemba Condé pour Guineematin.com

Tél. : 628 51 88 88

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