Les hôpitaux et les centres de santé produisent régulièrement des déchets, connus sous le nom de déchets biomédicaux. Leur gestion obéit à une procédure spécifique et nécessite une certaine expertise d’autant plus que ces déchets constituent un danger pour la santé publique et pour l’environnement.
Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce mardi, 26 mai 2020, Dr Salifou Tchotcho Bangoura, président du comité d’hygiène et de sécurité, au Centre Médical Communal (CMC) de Ratoma, a expliqué les mécanismes mis en place pour la gestion desdits déchets.
La gestion des déchets biomédicaux dans les établissements sanitaires de la Guinée est une véritable problématique à laquelle il faut faire face avec art.
Selon Dr Salifou Tchotcho Bangoura du CMC de Ratoma, il existe divers types de déchets qui sont triés selon leur nature. « Les déchets biomédicaux sont un ensemble de matériels utilisés dans le cadre de l’examen et du traitement des patients dans les différents services de l’hôpital; des éléments liquides ou des pièces anatomiques provenant de l’organisme humain. Ces déchets sont de plusieurs catégories. Il y a les déchets solides, dont le tri est fait à part ; il y a les déchets plastiques, qu’on tri aussi à part ; et les déchets anatomiques », a-t-il expliqué.
A en croire le président du comité d’hygiène et de sécurité du CMC de Ratoma, ce tri est d’une grande importance pour éviter tout désagrément. « Pour la différenciation de ces déchets, ça dépend de la structure que nous avons mise en place ici à l’hôpital. Pour cette structure, le tri constitue le principal titre de la gestion des déchets. C’est-à-dire il faut faire le bon tri. Une fois qu’un objet est entré en contact avec un élément organique, que ça soit un objet tranchant ou plastique, il faudrait que ceux-ci soient séparés complètement des autres qui n’ont pas été touchés. Parce qu’ils peuvent se retrouver dans la nature et cela peut constituer un danger pour la population et pour l’environnement. Donc, pour la bonne gestion des déchets, il faut que le tri soit très bien fait pour ne pas que la population subisse les méfaits ».
Au CMC de Ratoma, une fois le tri effectué, les déchets son classés selon leur nature. « Ici, nous trions les objets tranchants et nous les mettons dans des boites qu’on appelle couramment les conteneurs. Dans ces boites, ils sont bien protégés. Si c’est les déchets anatomiques, nous avons un égout, qui est une sorte de puits où nous mettons ces déchets qui sont bien fermés. Les autres déchets qui sont aussi triés, nous avons un entrepôt quelque part ici, où nous les mettons », a dit docteur Salifou Tchotcho Bangoura.
Arès cette étape, il s’en suit le traitement des déchets dans des structures spécialisées. « Nous avons signé une convention avec une PME qui vient collecter ces déchets puisque ce sont déchets qui doivent être utilisés à bon escient, sinon, ça risque non seulement d’infecter la population mais aussi d’affecter l’environnement. Donc, cette société est la structure qui est habilitée à gérer ces déchets. C’est nous-mêmes qui avons mis ce plan en marche. Nous avons un incinérateur ici, mais nous ne pouvons pas incinérer ici à notre niveau. Ça fait un bon moment que notre incinérateur est en panne, c’est cette PME qui vient prendre les déchets après les tris pour la suite de leur gestion. Nous la payons ensuite à la fin du mois. Donc c’est comme ça nous gérons les déchets biomédicaux ici en tous cas en ce qui concerne le CNC de Ratoma », a indiqué le médecin.
A la question de savoir comment le personnel du centre et les autres personnes sont protégés du danger lié aux déchets biomédicaux, docteur Bangoura dira que des mesures strictes sont prises dans ce sens. « Une fois qu’on vient pour travailler, il faudrait qu’on soit muni de ce qu’on appelle les EPI (Equipements de Protection Individuelle). Il y a des exigences standards où on parle même des équipements complémentaires. Ça veut dire quoi ? Si toutefois vous devez gérer ces déchets, il faudrait que vous soyez bien protégés. C’est-à-dire qu’il vous faut des gans, des masques, des écrans faciaux, les blouses, des bottes. Il y a beaucoup de choses qui doivent entrer en jeu pour gérer ces déchets sur lesquels peuvent rester des infections. Personne ne doit toucher ces déchets sans qu’il n’ait ces éléments de protection. Il faut préciser que les déchets liquides sont des déchets provenant de l’organisme humain sur lequel on a effectué une intervention. Il faut donc un service de qualité pour gérer liquides qui peuvent contenir des germes et des microbes dont d’autres personnes venues se soigner sont susceptibles d’être infectés… »
Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com
Tél : 622919225