Amendement du Code électoral : « ce qu’ils font ne regarde qu’eux » (Faya Millimono)

Dr Faya Millimono, président du BL
Dr Faya Millimono, président du BL

Comme annoncé précédemment, le Code électoral guinéen se retrouve à nouveau à l’Assemblée nationale. Après avoir modifié cette loi organique pour, dit-on, l’adapter à la nouvelle Constitution, l’exécutif l’a transmise au parlement pour examen et adoption. Les nouveaux députés vont sans doute approuver ce texte très important pour la vie de la nation et qui suscite beaucoup d’attentions au sein de la classe politique.

Comment le Bloc Libéral perçoit ce travail qui se fait sans les principaux partis d’opposition du pays ? Le président de la formation politique, Dr Faya Millimono, a répondu à cette question au cours d’un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, ce lundi 1er juin 2020.

« Nous ne sommes pas dans un pays normal aujourd’hui. Au-delà de ce qui oppose le FNDC et la mouvance, lorsque vous lisez toutes les analyses qui sont faites par les juristes et les constitutionnalistes, vous vous rendrez compte que nous n’existons même pas en tant qu’Etat. Il n’y a aucun texte référentiel. Quand on écrit une loi, on dit vu, vu, vu ; mais vu quoi à l’heure actuelle ? C’est ça la question. On est dans le gouffre. Je ne pouvais pas imaginer qu’on serait descendu aussi bas. Mais le mal est que, par la façon dont le mal est posé, les gens ne voient même pas sa gravité. On est un peuple qui a tellement l’habitude de souffrir qu’il suffit juste qu’on trouve un pain à manger. C’est ça la gravité du problème chez nous.

Je ne sais même pas qu’est-ce que je peux dire par rapport aux lois que ces gens-là sont en train de voter. Je ne reconnais pas les élections de 2020. Donc, tout ce qui est sorti de ces élections, je ne le reconnais pas. Ça ne m’intéresse pas parce que ça ne me regarde pas. Je cherche les moyens pour rétablir l’ordre. Je n’en ai pas encore trouvé. On l’a déjà dit clairement que ce qui s’est passé le 22 mars dernier, pour nous, c’est nul et de nul effet. Et la constitution, et l’Assemblée nationale, nous ne reconnaissons pas. Donc, ce qu’ils font ne regarde qu’eux », a réagi l’opposant.

On se rappelle que lors de sa dernière révision, le Code électoral avait suscité de chaudes discussions entre les députés de la mouvance et ceux de l’opposition à l’Assemblée nationale. Cette fois, on ne sait pas encore quelles sont les dispositions du texte qui ont été modifiées mais il est certain que ces amendements seront approuvés par les députés. Car, avec le boycott des élections législatives du 22 mars 2020 par les principaux partis d’opposition du pays, le pouvoir s’est adjugé plus des 2/3 des sièges au parlement. Ce qui lui donne la possibilité de faire passer sans difficultés tous ses projets de lois.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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