Le RPG veut démettre Ismaël Condé : le vice-maire de Matam dénonce « une méconnaissance des textes de lois »

Ismaël Condé, premier Vice-Maire de Matam et membre du Bureau Exécutif de l’UFDG
Ismaël Condé, premier vice-maire de la commune de Matam

L’opposition d’Ismaël Condé à toute candidature du président Alpha Condé pour un 3ème mandat lui vaut une inimitié qui ne dit pas son nom au RPG. Après son « exclusion » des rangs du parti au pouvoir, désormais c’est sont poste de premier vice-maire de Matam qui est visé par ses « ennemis intimes ». Interrogé à ce sujet par un reporter de Guineematin.com dans la journée de ce jeudi, 04 juin 2020, Ismaël Condé soutient qu’un tel scénario est pratiquement impossible et même inimaginable.

Le jeune Ismaël Condé est devenu comme un pestiféré dans les rangs de nombreux militants du RPG qui veulent la « continuité » pour Alpha Condé à la tête de la Guinée. Après avoir affirmé l’avoir exclu de leurs rangs, des membres du parti au pouvoir cherchent désormais à l’éjecter de son fauteuil de vice-maire avant la fin de son mandat.

Un scénario que juge impossible le principal concerné. « En ce qui concerne ces prétendues rumeurs de mon exclusion en tant que 1er vice maire, élu local, je vais vous rappeler quelques textes de lois qui régissent notre code des collectivités locales, parce qu’un élu local n’est pas une personne qui est nommée, mais une personne qui a bénéficié de la confiance du peuple. L’article 88 de notre code des collectivités locales dit que dès la 1ère session du conseil communal, le conseil communal élit l’exécutif communal, qui est composé du maire et de ses adjoints. Dans l’article 144 du même code, il est aussi dit que les membres de l’exécutif communal ne peuvent être ni révoqués, ni suspendus, qu’en vertu des dispositions contenues dans l’article 78, 79 et 143. Un conseil communal a le même nombre de mandat qu’un exécutif communal. Donc, enlever un exécutif communal, c’est enlever complètement le conseil communal et balayer le conseil communal, c’est de balayer le vote des citoyens de Matam et remettre en place une délégation spéciale. Chose qui n’est pas possible à l’état actuel ».

Ismaël Condé, premier vice-maire de la commune de Matam

Pour monsieur Condé, tous ceux qui parlent de cette affaire font preuve d’ignorance. « Ceux qui disent que le RPG est en train de faire des démarches, c’est en parfaite méconnaissance des textes de lois. Mais ça ne m’étonne pas parce qu’on est dans un pays où chacun peut s’asseoir derrière son ordinateur où devant son téléphone et dire ce qu’il veut sur les réseaux sociaux. Mais dans les instances supérieures, notamment au niveau du ministère de l’Administration du territoire, ce sont des rumeurs qui n’ont même pas de fondement à leur niveau », soutient-il.

Malgré son « exclusion » du parti, Ismaël Condé n’en démord pas et réaffirme son opposition à une éventuelle candidature d’Alpha Condé pour u 3ème mandat. « Mon exclusion supposée du RPG fait partie des injustices qui m’ont été faites. Parce qu’être militant dans une formation politique est un droit. On n’est pas payé pour être militant d’un parti politique, on devient militant de façon bénévole. De la même façon qu’on est militant, il faut qu’on accepte de faire face à des divergences. Moi, j’ai posé mon opinion. J’ai dit que je souhaite que le RPG arc-en-ciel puisse travailler pour trouver un candidat potentiel, capable de rassembler notre famille politique et capable de gagner les élections présidentielles de 2020. Et par mes opinions, j’ai été combattu ».

Pour le vice-maire, la divergence d’opinions devrait prévaloir jusqu’à la tenue de la convention devant désigner le candidat du RPG pour la présidentielle de 2020. « Dans un débat politique comme au RPG, s’il y a des opinions divergentes, c’est la convention qui devait nous séparer. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on organise des conventions. Nous voyons dans les grandes démocraties où les candidats d’un même parti s’auto-attaquent. Mais que moi je sois combattu pour mes opinions et ceux qui disent le contraire soient plébiscités, ça fait une injustice. Et c’est là mon combat aujourd’hui, rectifier l’injustice qui m’a été causée par mon opinion pour la simple raison que d’autres ont dit et continuent de dire l’opinion contraire et que rien ne leur arrive. C’est pour cette raison que le président de la République a haussé le ton lors d’une de ses réunions en disant aux gens de laisser exprimer mon opinion. Et depuis, les injures et attaques à mon endroit ont cessé », a-t-il fait savoir.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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