Déforestation et gestion des déchets : Lamine Sidibé tire la sonnette d’alarme

Mohamed Lamine SIDIBE, Ingénieur en Sciences de l'Environnement
Mohamed Lamine SIDIBE, Ingénieur en Sciences de l’Environnement

L’humanité célèbre la journée mondiale de l’environnement ce vendredi, 05 juin 2020. La célébration de cette journée intervient au moment où notre pays est fortement menacé par la déforestation et la production accrue de déchets, notamment dans la ville de Conakry. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com dans la journée d’hier, Mohamed Lamine SIDIBE, Ingénieur en Sciences de l’Environnement, est revenu sur la dégradation de l’environnement dans les zones minières et sur la gestion des déchets à Conakry.

La journée mondiale de l’environnement est une occasion pour sensibiliser toutes les couches sociales en faveur de l’environnement. C’est aussi une occasion pour les associations, les mouvements et autres structures de se mettre ensemble autour d’un sujet pour réfléchir, discuter et proposer des actions concertées pour faire face aux problèmes de l’écologie sur le continent africain.

Mohamed Lamine Sidibé, directeur général du Milieu Marin et des Zones Côtières, indique que notre environnement de la Guinée est fortement menacé. « L’environnement de la Guinée est fortement menacé. Pour clarifier cela, c’est surtout à travers l’atteinte de la biodiversité, c’est-à-dire la diversité écologique. Et, cette atteinte se caractérise par la dégradation de l’écosystème naturel. Les espèces animales et végétales sont fortement menacées. L’écosystème est fortement perturbé. Cette perturbation se matérialise par la déforestation et les menaces contre les espèces animales et végétales. Ce qui est plus important, c’est que les gens s’attaquent à la mangrove pour plusieurs raisons. Aujourd’hui, nous devons vraiment faire de sorte que nos espaces verts soient protégés et cela demande l’implication de tout le monde », a expliqué monsieur Sidibé.

Parlant de l’exploitation des zones minières, Mohamed Lamine Sidibé dira qu’il y a un déséquilibre entre la déforestation et le reboisement en Guinée. « Aujourd’hui, vous dites à une société minière de payer 10 millions de francs guinéens pour un hectare, c’est dérisoire pour une société minière. Qu’est-ce que cela coûte à une société minière ? Les espaces dégradés aujourd’hui en Guinée dépassent notre capacité disponible pour le reboisement. Et, s’il s’agit de reboiser, quand vous plantez un arbre aujourd’hui, il faut combien de temps pour qu’il pousse et se développe ? Que faire pour sa protection contre les animaux domestiques, le feu de brousse et même son entretien ? Donc, il y a tout ça dedans qu’il faut prendre en compte. Je ne dis pas qu’il ne faut pas couper les bois, mais il faut respecter les mesures de restauration », conseille-t-il.

La problématique de la gestion des déchets dans les grandes de villes, notamment à Conakry, constitue un véritable défi aujourd’hui. Face à cette préoccupation, Mr Sidibé dit que les mesures prises pour y faire face ne sont pas suffisantes. « Le problème de déchets aujourd’hui dans notre pays, principalement à Conakry, devient plus sérieux. La population augmente et les citoyens ne sont pas suffisamment sensibilisés sur cette problématique. C’est vrai que ces derniers temps, on commence à voir des poubelles installées dans certains endroits. Mais, ça ne suffit pas. Il faut mettre à disposition un nombre suffisant de poubelles et trouver des décharges d’ordures loin de la ville. Ensuite, mettre en place des moyens de traitement adéquats. Il faudra également que les industries de fabrication d’emballages procèdent à la production des matériels biodégradables parce qu’aujourd’hui, le littoral de Conakry est envahi de déchets non biodégradables ».

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225

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