Guinée : voici comment les inspecteurs généraux d’Etat protestent (avec vidéo)



Dans une déclaration publiée dans l’après-midi de ce lundi, 8 juin 2020, les 20 inspecteurs généraux d’Etat (IGE), recrutés pour la plupart par concours en 2018, ont annoncé le lancement d’une nouvelle forme de leur protestation pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail. Ils promettent, à compter de ce jour, rester dans leurs locaux jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Les 20 inspecteurs d’Etats réclament deux points essentiels : la signature et l’application de la grille salariale des IGE ; et, la mise en application du Décret portant création et fonctionnement du Fonds d’Intervention de l’IGE du 1er octobre 2019.

Guineematin.com vous propose, ci-dessous, l’intégralité de la déclaration, lue par madame Bangoura Mariama Baïlo Diallo, inspectrice générale d’Etat.

DÉCLARATION DES INSPECTEURS GÉNÉRAUX D’ETAT DE GUINÉE

madame Bangoura Mariama Baïlo Diallo, inspectrice générale d’Etat

La réforme des corps de contrôle a abouti à la réorganisation de l’Inspection Générale d’Etat par le recrutement de 20 inspecteurs généraux d’Etat par concours et par la nomination de 5 Inspecteurs généraux d’Etat au tour extérieur.

L’Inspection Générale d’Etat(IGE), placée sous l’autorité directe du Président de la République, est au sens du décret D/2018/PRG/SGG 246 du 10 octobre 2018, « l’institution supérieure de Contrôle de l’ordre administratif en République de Guinée ». L’article 13 du même texte précise que « l’IGE est animée par des Inspecteurs Généraux d’Etat dont les statuts sont définis par un décret du Président de la République ».

Depuis notre recrutement, 2016 pour le plus grand nombre et 2018 pour les autres, nos conditions de vie et de travail sont des plus difficiles. Ce recrutement, il convient de le rappeler, a été fait à l’issue d’un concours organisé par Expertise France et dont les résultats ont été certifiés par le Président de la République.

Nous rappelons que nous n’avons pas de bureaux, nous sommes confinés dans une grande salle ; pas de véhicules de fonction ; un salaire mensuel qui tourne autour de 2 000 000 FG ; une dotation trimestrielle en carburant de 2 000 000 FG, le peu de formations dont nous avons bénéficié nous ont été offertes par les partenaires, etc. Tout ça, c’est sans compter les risques liés à notre sécurité et celle des membres de nos familles, alors que les contrôles que nous sommes souvent amenés à faire peuvent, en raison de leurs effets sur les intérêts particuliers, entraîner des mesures de représailles.

Compte tenu de ces réalités, nous avons entrepris des démarches dans le sens de l’amélioration de nos conditions.
Il vous souviendra, qu’il y a un peu plus de trois mois (depuis le 17 février plus exactement), nous avons décidé de rester à la maison, compte tenu des conditions décrites ci-haut. Depuis, rien n’a été fait dans le sens de l’amélioration de celles-ci. En cette période de crise sanitaire, notre situation financière s’est davantage détériorée.

Certains d’entre nous ont accumulé plusieurs mois d’arriérés de loyers impayés au point d’être menacés de déguerpissement.

C’est ainsi que nous avons décidé à compter de ce lundi 08 juin 2020 de ne pas rejoindre nos domiciles et de rester dans les locaux de l’IGE jusqu’à la satisfaction totale de nos revendications qui se résument en deux points :

– La signature et l’application de la grille salariale des IGE ;

– La mise en application du décret D/2019/ N°272/PRG/ SGG portant création et fonctionnement du Fonds d’intervention de l’IGE du 01 octobre 2019 devant permettre d’offrir à l’institution un cadre propice de travail.

Fait à Conakry, le 08 juin 2020

Les inspecteurs généraux d’Etat recrutés par concours

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