Plus de 4000 cas positifs de Covid-19 en Guinée : la gestion de la pandémie dénoncée

Fodé Sangaré, ingénieur, rencontré à Yattaya

La Guinée a franchi la barre de 4000 cas positifs de coronavirus. Malgré toutes les mesures prises par les autorités notamment la déclaration de l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis plus de deux mois dans le pays, la maladie poursuit inexorablement sa propagation. Un seul jour ne se passe sans que de nouveaux cas confirmés ne soient enregistrés. Et même si le taux de guérisons est très élevé aujourd’hui, le pays aura du mal, l’allure actuelle, à vaincre la pandémie.

Interrogés sur cette situation par un reporter de Guineematin.com ce lundi, 8 juin 2020, plusieurs citoyens de Conakry ont remis en cause la gestion de la maladie. Ils estiment que les autorités guinéennes ne gèrent pas bien cette crise sanitaire.

Décryptage !

Mamadou Diao Baldé, enseignant, rencontré à la T6

Mamadou Diao Baldé, enseignant, rencontré à la T6 : « Je pense que le gouvernement a mal géré la pandémie de Covid-19. Sinon, on n’allait pas enregistrer jusqu’à 4000 et quelques cas de contaminations. Le gouvernement avait négligé la maladie au début, c’est pourquoi on est arrivés à ce niveau. Je me souviens très bien lorsque le nouveau président de l’Assemblée nationale déclarait que ce ne sont pas deux cas de coronavirus qui vont nous empêcher d’aller aux élections du 22 mars dernier. Ils se sont entêtés à organiser ces élections, malgré les risques. Finalement, les choses ont évolué de telle sorte que le gouvernement n’a pas pu gérer la situation. Même le ministre de la santé est testé positif. Et avant lui, il y a eu plusieurs autres membres du gouvernement mais aussi le directeur général de l’ANSS, Dr Sakoba Keïta, qui ont été testés positifs. Ces exemples prouvent tout simplement que la situation est mal gérée ».

Fodé Sangaré, ingénieur, rencontré à Yattaya

Fodé Sangaré, ingénieur, rencontré à Yattaya : « Je constate beaucoup de dysfonctionnements dans la gestion du coronavirus puisque les dispositions prises par l’Etat manquent beaucoup d’accompagnement. Le gouvernement a dit de respecter les mesures barrières et il a même instauré un couvre-feu. Les écoles, les mosquées, les églises sont fermées, mais les marchés sont ouverts, où les gens se frottent les uns contre les autres tous les jours. Le port de masque aussi n’est plus de rigueur. En plus, la médecine traditionnelle est ignorée alors qu’elle aurait peut-être pu nous aider à éradiquer la maladie. Aujourd’hui, en Guinée, nous sommes confrontés à un problème de rigueur, même le port obligatoire de masque est sur le point d’être boycotté. Donc, si chaque jour il y a toujours de nouveaux cas, c’est que c’est que l’Etat qui est faible ».

Kassia Camara, fonctionnaire à la retraite

Kassia Camara, fonctionnaire à la retraite : « Moi, je pense que le gouvernement gère bien. Quand on regarde les chiffres, on peut se réjouir parce que contrairement à d’autres pays, nous n’avons enregistré beaucoup de décès. Le nombre de guéris est plus élevé que le nombre de malades hospitalisés. L’ANSS et le gouvernement sont à féliciter pour ça. Toutefois, je demande au gouvernement de renforcer le contrôle des gestes barrières, surtout le port des masques qui est de plus en plus négligé ».

Alpha Mamoudou Bah, prestataire de service à la T6

Alpha Mamoudou Bah, prestataire de service à la T6 : « Le gouvernement ne gère pas bien la crise sanitaire liée à la Covid-19. Il n’y a pas eu une bonne communication autour de la maladie, parce qu’on communique très peu en langues nationales alors que beaucoup de citoyens ne comprennent pas le français. Et à cause de la mauvaise communication, il y a des personnes qui ne croient pas jusqu’à présent à la maladie. Donc, la sensibilisation manque beaucoup. En plus, les masques ne sont pas homologués, tout le monde fabrique des masques en sa manière. La seule chose qui marche bien, c’est la publication des chiffres chaque jour sur la page Facebook de l’ANSS ».

Propos recueillis par Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59 § 666 87 73 97

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