Cliniques clandestines à Labé : le directeur préfectoral de la santé promet de sévir

Dr Mamadou Hady Diallo, DPS de Labé

Une semaine après le décès d’un enseignant dans une clinique privée de Tata après avoir pris une injection, les autorités sanitaires de Labé sonnent la fin de la recréation. La Direction Préfectorale de la Santé (DPS) promet de faire un toilettage dans le secteur des cliniques, notamment celles qui sont illégalement implantées sur le terrain.

Un enseignant a perdu la vie dans une clinique privée à Labé la semaine dernière. Pour ramener l’ordre dans le secteur, les autorités sanitaires comptent sévir contre les détenteurs de cliniques privées illégalement implantées dans la préfecture.

Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com dans la journée d’hier, lundi 08 juin 2020, le directeur préfectoral de la santé, Dr Mamadou Hady Diallo, a apporté des précisons sur les conditions à remplir pour l’ouverture d’une clinique privée. « Si c’est une personne physique qui veut ouvrir une clinique privée, il doit adresser une demande au ministre de la santé, sur la quelle il doit joindre quatre photos d’identité, son CV, son certificat de nationalité, son casier judiciaire, son certificat de résidence. Si c’est un fonctionnaire, il y a l’arrêté de mise à disponibilité en principe. Par ce que le plus souvent, c’est les fonctionnaires retraités ou qui désirent l’être, par ce qu’il y’en a parmi eux qui n’ont pas encore l’âge de l retraite mais qui désirent travailler sur une propre autonomie. Donc, normalement, il doit y avoir un arrêté de mise à disponibilité ».

A cela, s’ajoutent d’autres critères indispensables, précise Dr Hady Diallo. « Il y a également les copies de ses diplômes, et l’avis motivé de la direction préfectorale de la santé. Il doit également présenter son certificat d’inscription à l’ordre professionnel selon sa situation et s’acquitter des cotisations annuelles. Si c’est un infirmier, il y a l’ordre des infirmiers. Si c’est une sage-femme, il y a l’ordre des sages femmes. Si c’est un médecin, il y a l’ordre des médecins. Il doit également jouir de ses aptitudes physiques et mentales. Hormis cela il y a le dossier médical, qui doit y figurer aussi tout en décrivant les services qu’il va créer et le nombre de lit par spécialité et doit mettre le tableau des effectifs par catégorie professionnelle, avoir l’organigramme de la structure, décrire les horaires de fonctionnement de la structure, décrire le système de contrôle de la qualité, décrire le système de traitement des déchets biomédicaux et faire aussi des projets de tarification des actes sans oublier le dossier technique c’est-à-dire le titre de propriété et le plan de masse de l’implantation de la structure et tout le descriptif des équipements installés. Quand tous ces documents sont envoyés au ministère de la santé, il y a une commission qui siège deux fois par an ; c’est cette commission qui va étudier le dossier avant d’avoir l’agrément ».

En ce qui concerne la situation qui prévaut à Labé, Docteur Mamadou Hady Diallo soutient qu’il y a assez de cliniques privées implantées à Labé mais qui ne sont dans les normes requises avant de revenir sur les conditions de l’ouverture d’une clinique: « actuellement, on a recensé 43 cliniques privées dans la préfecture. Mais, avec tous les documents que j’ai détaillés ci-haut, tous les détenteurs de cliniques à Labé ne disposent pas tout ce qu’il faut. Néanmoins, il y’en a certains qui ont presque tout les papiers, mais il y a d’autres qui n’en ont presque pas. A ce niveau, si c’est quelqu’un qui n’a pas du tout de document, on considère que c’est une clinique clandestine. Si on parvient à identifier cette structure sanitaire en train de faire des prestations, ce que nous faisons, c’est d’ordonner immédiatement sa fermeture. Si je prends par exemple une clique coréenne qui était à Labé et qui n’était pas dans les règles, nous avons rencontré la justice et des huissiers sont partis sur les lieux pour fermer la structure par ce qu’elle exerçait dans l’illégalité. Maintenant, ceux qui ont des papiers mais qui leur manque d’autres, on les avait rencontrés tout récemment, et on leur avait demandé de se mettre en règle, et qu’une équipe passerait plus tard pour voir si les choses ont été mises en place. Actuellement même, cette équipe est en train de travailler pour voir comment mettre les gens en règle pour qu’ils puissent travailler et offrir des services de qualité », précise Dr Mamadou Hady Diallo.

Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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