Viol d’un bébé de 6 mois à Boulbinet : l’auteur condamné 10 ans de prison

Le tribunal de première instance de Kaloum a jugé une affaire inédite le lundi, 8 juin 2020. Il s’agit d’un cas de viol sur un bébé de seulement 6 mois qui s’est produit en fin 2018 au débarcadère de Boulbinet, dans la commune de Kaloum. Même s’il a plaidé non coupable, l’accusé a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Durant tout son procès, l’accusé Elhadj Touré, un pêcheur sierra-léonais âgé d’une quarantaine d’années, a nié les faits qui lui sont reprochés. Il a indiqué que la mère de la victime et plaignante dans cette affaire, Fatoumata Barry, était sa copine et que c’est lui qui l’a soutenue lorsqu’elle était enceinte. Le jeune homme, qui est en prison depuis le 1er janvier 2019, assure donc qu’il n’a jamais violé la fille de la plaignante.

« J’ai rencontré Fatoumata Barry au port de Boulbinet, elle était enceinte de 6 mois. Elle m’a dit que celui qui l’a enceinté est décédé et qu’elle passe la nuit dehors parce que sa sœur qui était censée prendre soin d’elle est aussi décédée. Elle m’a dit que si je prends soin d’elle jusqu’à ce qu’elle accouche, l’enfant me revient parce que celui qui l’a enceinté est décédé », a-t-il dit, ajoutant qu’il a accepté de soutenir la fille jusqu’à son accouchement. « Lorsqu’elle a accouché, j’ai payé tous les frais à l’hôpital, ensuite je l’aidais à s’occuper du bébé. Et c’est ce même bébé qu’elle m’accuse d’avoir violé. Je jure que je n’ai jamais pensé à faire une telle chose », a-t-il déclaré à la barre.

Une version balayée d’un revers de la main par la plaignante. Même si elle ne nie pas le fait que l’accusé lui apportait parfois de l’aide, elle soutient que le jeune homme n’était pas son amant et qu’il a effectivement violé son bébé, âgé de 6 mois au moment des faits. « Je précise que le père de mon enfant n’est pas mort, il est au village. Et ce monsieur n’est pas mon amant, c’est lui qui s’est collé à moi et il m’assistait parfois. Chaque fois que je partais au port de Boulbinet pour vendre, je lui confiais le bébé pour éviter de marcher avec elle sous le soleil.

C’est ainsi qu’un jour, il a introduit ses doigts dans le sexe de ma fille qui n’avait que 6 mois. Lorsque je suis venue récupérer l’enfant, j’ai trouvé qu’elle saignait. Quand je lui ai demandé pourquoi le bébé saigne, il m’a dit que l’enfant a fait caca et que lorsqu’il nettoyait les selles, il a introduit par erreur son doigt dans son sexe. Et quand j’ai porté plainte, il s’est caché. Mais finalement, il a été retrouvé et mis aux arrêts », a narré Fatoumata Barry.

Toutefois, ces explications de la plaignante n’ont pas semblé convaincre le procureur. Ousmane Sankhon a estimé que l’accusé n’a pas violé le bébé de Fatoumata Barry, demandant au tribunal de le remettre en liberté. « Ce qui est reproché à Elhadj Touré ne lui est pas imputable, il n’en est pas l’auteur. Il a apporté plutôt de l’aide et de l’assistance à la partie civile. Donc nous demandons au tribunal de le renvoyer des fins de poursuite », a-t-il déclaré.

Le représentant du ministère public a été appuyé par maître Adama Salomou Camara, avocat de la défense. « Elhadj Touré a été victime de sa bonne foi parce qu’il a entretenu et soutenu une femme enceinte qui vivait sans abri », a estimé le conseil de l’accusé.

Mais, toutes ses demandes n’ont pas permis à l’accusé de s’en sortir. Le tribunal a finalement reconnu Elhadj Touré coupable d’avoir introduit ses doigts dans les parties intimes du bébé et l’a condamné à 10 ans de réclusion criminelle.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/654 416 922

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