Au lendemain de la manifestation organisée à Kindia contre les nouvelles mesures annoncées par le maire de la ville pour sanctionner les contrevenants au port obligatoire de masque, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation s’est rendu sur place. Le Général Bouréma Condé est allé « mettre les points sur les i » afin d’éviter de nouveaux troubles, rapporte un correspondant de Guineematin.com à Kindia.
72 heures de prison et une amende de 500 000 francs, ce sont les sanctions que le maire de Kindia a annoncées en fin de semaine dernière contre toute personne qui ne respectera pas désormais le port obligatoire de masque dans cette ville. Cette décision de l’autorité communale a provoqué la colère des habitants de la commune urbaine, qui sont sortis en nombre le lundi dernier, 8 juin 2020, pour protester dans la rue. Un mouvement de colère qui a amené le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation à effectuer une visite le mardi 9 juin dans la ville. Bouréma Condé a convoqué une réunion avec les autorités et les services de sécurité de Kindia pour leur rappeler à l’ordre.
Il a rappelé qu’il « ne revient pas à un conseil communal de prendre une décision en dehors du président de la République », parce que dit-il, « on n’est pas dans deux Républiques, on est dans une seule nation ». Le ministre a déploré les troubles qui ont secoué la cité des agrumes lundi avant d’inviter les autorités à respecter la décision du président de la République qui a annoncé une amende de 500 000 francs contre tout contrevenant au port obligatoire de masque.
« Quand une ville comme Kindia connait des barrières, connait des flammes en ville, nous ne parlons plus d’échauffourées, mais plutôt de troubles. Mais, c’est des troubles franchement dont on n’avait pas besoin.
Depuis la déclaration de la pandémie en République de Guinée, monsieur le président de la République, Professeur Alpha Condé, a instruit son gouvernement de faire en sorte que ce mal n’explose pas en Guinée. Le départ, c’est bien le respect des mesures barrières de sécurité sanitaire. Et, tout de suite, il a mis une commission de riposte solide. Toutes ces mesures ne visaient rien d’autre que limiter les dégâts du Covid-19. Il a été instruit que cette citoyenne ou ce citoyen qui ne porte pas sa bavette soit soumis au payement d’une amende de 30 000 francs. Le pays entier a appris cela ; et, la mesure est appliquée partout. Pourquoi à Kindia on a parlé de 500 000 francs ?
Alors, je me suis intéressé à cette question. Et, c’est ce qui m’a amené à convoquer cette réunion pour dire autorités communales, préfectorales, régionales, mais aussi nos forces de défense et sécurité, que là où on n’a pas besoin de troubles, il ne faut pas qu’on en crée. On n’a vraiment pas besoin de troubles actuellement. Et monsieur le maire dont on dit être l’auteur de cette nouvelle de payement de 500 000 francs, me fait comprendre qu’il été incompris. Incompris ou bien compris, je lui ai dit qu’on ne peut pas aller en ramant à contre-courant des décisions d’un Etat souverain.
Quand l’Etat dit 30 000 francs, personne ne peut parler d’autre chose. Donc nous avons mis les points sur les i et je crois que ça va être un lointain souvenir à Kindia. Et que désormais, les uns et les autres seront sur leurs gardes par rapport aux mesures barrières de sécurité et par rapport au respect des décisions de l’Etat guinéen », a déclaré le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, devant les médias au sortir de cette rencontre.
De son côté, le maire de Kindia, Mamadouba Bangoura, a présenté ses excuses et a promis de veiller à ce que ce genre de situation ne se reproduise plus dans la ville.
De Kindia, Mohamed M’Bemba Condé pour Guineematin.com
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