A l’instar des musulmans, les leaders religieux chrétiens souhaitent aussi la réouverture des lieux de culte en Guinée. Des lieux qui sont fermés depuis bientôt trois mois, en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus. A quelques jours de l’expiration de l’état d’urgence dans lequel s’inscrit cette mesure restrictive, certains responsables d’églises de Conakry interpellent le président de la République.
Décrété le 26 mars 2020, reconduit le 9 avril, puis prorogé le 15 mai, l’état d’urgence sanitaire prend fin le 15 juin prochain. A cette occasion, le président Alpha Condé devrait prendre à nouveau la parole pour annoncer de nouvelles décisions. Son discours est très attendu par les Guinéens, notamment les leaders religieux.
C’est le cas de Michel Guilavogui, secrétaire exécutif de l’église adventiste du 7ème jour. Il souhaite que le chef de l’Etat annonce la réouverture des lieux de culte. « Nous voulons que les cultes reprennent à partir de la date marquant la fin de l’état d’urgence sanitaire. Vu l’évolution de la maladie et l’expérience que nous avons acquises durant ces trois mois, nous voyons qu’il peut y avoir un peu d’assouplissement. Parce que nous constatons que nous allons vivre avec cette maladie et que cela n’empêche pas les gens à vaquer à leurs activités. Donc, nous pensons, en tant que religieux, qu’à partir de cette date-là (le 15 juin), les gens pourront continuer à venir à l’église tout en respectant les règles d’hygiène qui sont élaborés par le ministère de la santé. Nous constatons que les gens continuent d’aller dans les marchés, où il y a beaucoup de regroupements. Et à l’église, je pense que nous pouvons prendre les mesures de distanciation et aussi interdire les accolades et les salutations. Ainsi, je pense qu’on peut avoir les cultes sans qu’il n’y ait des problèmes », estime ce responsable religieux.
Abondant dans le même sens, Père Moïse Tenguiano, Curé de la Paroisse Saint-Augustin de Taouyah, dit attendre aussi une bonne nouvelle de la part du président de la République. Il s’agit de la réouverture des lieux de culte sur fond de prudence.
« Depuis la fermeture des lieux de culte, c’est une souffrance pour les religieux, pour nous les croyants, parce qu’on ne se trouve pas dans un lieu propice pour pouvoir prier. Donc c’est toujours une souffrance pour nous catholiques, parce qu’on ne peut pas se retrouver pour célébrer avec la communauté, pour célébrer les sacrements. On s’attend donc à une bonne nouvelle de la part du chef de l’Etat. La bonne nouvelle, c’est que cette pandémie puisse se terminer pour nous et pour tout le monde entier. La bonne nouvelle, c’est qu’on puisse ouvrir les lieux de culte pour pouvoir prier ensemble. Mais aussi, la bonne nouvelle, c’est la prudence par rapport à ce que nous sommes en train de vivre. Si on ouvre grandement les portes des lieux de culte et qu’il y ait encore une augmentation du nombre de cas positifs, ce n’est pas bon pour notre pays. Donc, la bonne nouvelle c’est aussi la prudence », a-t-il laissé entendre.
Siba Guilavogui pour Guineematin.com
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