Alors qu’il tire à sa fin, l’état d’urgence sanitaire est de plus en plus décrié à Conakry. Beaucoup de citoyens de la capitale guinéenne estiment que cette situation d’exception a eu plus d’inconvénients que d’avantages. C’est le cas de certains commerçants qui se sont confiés à un reporter de Guineematin.com, le vendredi, 12 mai 2020. Ces derniers adressent un message clair au président Alpha Condé, qui doit normalement faire un discours le 15 juin prochain pour annoncer la reconduction ou non de l’état d’urgence.
Saïkou Oumar Baldé, commerçant au grand marché de Madina : « l’Etat d’urgence n’a pas eu un impact positif, comme on le souhaitait. Parce que ça n’a pas empêché que la maladie se propage dans le pays. Donc ses impacts sont plutôt négatifs. En ce qui concerne le commerce par exemple, je vous dirai que le blocage est total. Même les marchandises que nous avons ici, nos clients qui sont à l’intérieur du pays ont toutes les difficultés du monde pour venir les acheter. Parce que c’est très compliqué de sortir de la capitale pour aller à l’intérieur. Donc les choses sont bloquées actuellement. C’est pourquoi je souhaite qu’on lève maintenant l’état d’urgence sanitaire pour diminuer la souffrance de la population. Il y a eu plus d’inconvénients que d’avantages ».
Mariama Diané, commerçante au marché de Matoto : « les gens n’ont que souffert de cet état d’urgence. Cela fait trois mois comme ça que rien ne marche à Matoto ici. Tout est à l’arrêt. Donc, pour ne pas continuer à faire souffrir les gens pour rien, je demande au président de la République de lever l’état d’urgence. Chacun va vaquer à ses occupations tout en maintenant la prudence. Et puis, les gens vont aller prier dans les mosquées et implorer Dieu pour qu’il nous débarrasse de cette maladie. Je crois que c’est la solution ».
Mamadou Samba Diallo, commerçant au marché de Matoto : « l’état d’urgence n’a eu aucune importance pour la population. A commencer par le port de masque, les barrages inutiles et le couvre-feu, rien de tout ça n’ servi à quelque. Les activités sont paralysées ou même bloquées alors que la maladie continue de se propager. C’est seul Dieu qui peut nous sauver de cette maladie. Ce n’est pas cette grimace qu’on est en train de faire et qu’on qualifie d’état d’urgence. Moi, je demande au président de la République de lever définitivement l’état d’urgence le 15 juin, donner aux gens des kits de lavage de mains, veiller au respect des mesures barrières et continuer le dépistage et le suivi régulier des contacts ».
Propos recueillis par Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com
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