La récente sortie du président Alpha Condé au cours de laquelle il a annoncé la relance prochaine du dialogue politique inter-guinéen afin d’aller à une élection présidentielle inclusive, n’enchante pas du tout les opposants guinéens. Plusieurs adversaires du pouvoir estiment que le chef de l’Etat et son gouvernement ne sont plus des interlocuteurs crédibles et qu’il n’y a pas lieu d’aller à un dialogue avec eux. C’est l’avis notamment de Saïkou Yaya Barry, le secrétaire exécutif de l’UFR, interrogé par Guineematin.com sur le sujet.
« D’abord, avec qui nous allons au dialogue ? Avec un putschiste ou un président de la République ? Parce que nous ne sommes plus dans une structure étatique normale aujourd’hui. Nous avons quelqu’un qui a fait un coup d’Etat constitutionnel à la tête du pays. Dans les conditions normales, Alpha Condé est dans un état d’exception. Il est comme Dadis Camara l’était lorsque l’armée avait pris le pouvoir. S’il doit y avoir un dialogue, il faut qu’on nous dise de quelle manière lui (Alpha Condé) il peut organiser un dialogue dans cet état de fait. C’est le problème que nous avons en Guinée aujourd’hui. Nous sommes dans un état d’exception où Alpha Condé a violé toutes les règles et principes qui composent une démocratie », soutient l’opposant.
Toutefois, ce collaborateur de Sidya Touré ne rejette pas catégoriquement l’idée d’ouvrir un dialogue politique avant la date de l’élection présidentielle, qui doit en principe se tenir en octobre prochain. Mais pour cela, il faut réunir un certain nombre de préalables. « Appeler au dialogue pour aller à une élection inclusive, j’aimerais bien l’entendre. Mais cela suppose que nous revenions à la constitution du 07 mai 2010, que nous nous engagions à ne pas reconnaître cette Assemblée nationale illégitime et que nous programmions une élection présidentielle à laquelle Alpha Condé n’est pas candidat », exige l’ancien député.
Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
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