Le mois d’octobre 2020, théoriquement prévu pour la tenue de l’élection présidentielle en Guinée, approche à grands pas. La contestée Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) est encore muette dans le cadre de la publication d’un chronogramme pour la tenue de ce scrutin majeur. Les partis politiques de l’opposition ne ratent pas l’occasion de se payer la tête de l’institution électorale, « qui n’attend que l’autorisation du pouvoir pour bouger ». C’est ce que soutient Jacques Gbonimy, président de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG), joint au téléphone par un reporter de Guineematin.com dans la journée de ce lundi, 15 juin 2020.
Selon Jacques Gbonimy, les questions du fichier électoral, de l’amendement du Code Electoral et du dialogue politique sont des facteurs qui ont un impact sur les préparatifs du scrutin d’octobre prochain. « Bien-sûr qu’il y a les élections qui sont prévues pour le mois d’octobre ; mais, rien n’est préparé pour pouvoir aller à ses élections. Il n’y a pas non plus de consensus sur le fichier électoral et même de concession sur la commission électorale. Actuellement, l’Assemblée nationale continue à discuter des questions du Code électoral parce qu’ils veulent nous sortir un Code qui sera à leur avantage. Un Code taillé sur mesure pour favoriser la mouvance et sa pseudo-opposition qui est au parlement. Donc, nous pensons qu’il faut aller à un dialogue sincère pour mettre les bases d’une élection transparente et crédible. Actuellement, le pouvoir veut aller à des élections similaires à celles du 22 mars, en excluant une frange importante des partis politiques qui constituent la majorité en République de Guinée », soupçonne le président de l’UPG.
Pour monsieur Gbonimy, son parti est prêt à aller à des élections, mais pas n’importe lesquelles. « Nous ne sommes pas pour une élection qui va être une sorte de distribution des postes comme on a connu de par le passé, sans tenir compte du résultat des urnes. Et, nous sommes toujours disposés à aller à des dialogues ; mais, sans que ces dialogues aussi ne soient biaisés à l’avance. Il faut aller à des dialogues sans tabous pour discuter des problèmes de notre pays et non aller pour satisfaire un groupe qui veut préserver ses intérêts et maintenir un homme au pouvoir », insiste l’opposant.
Revenant sur la CENI, dont il est un ancien membre, Jacques Gbonimy dénonce le fait que cette institution soit inféodée au pouvoir exécutif. « On a une CENI qui est là pour servir une personne. Tant que la CENI n’est pas pistonnée par la présidence, elle ne bouge pas. En fait, ils sont en train de discuter du Code électoral au niveau de l’Assemblée qui n’est pas consensuelle aussi. On se demande comment la CENI va poursuivre ses opérations alors qu’il y a cette discussion en cours. Cette CENI n’est pas indépendante. C’est une CENI qui n’attend que l’autorisation du pouvoir pour bouger. De ce fait, cette question d’organisation d’élection en octobre n’est pas une affaire sérieuse », estime-t-il.
Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
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