Vers la fin de la gratuité du transport public : les interrogations des travailleurs de Conakry Express

La gratuité du transport public, instaurée il y a deux et demi par le gouvernement guinéen dans le cadre de son plan de riposte économique au Covid-19, prend fin normalement à la fin du mois de juin. A deux semaines donc de cette échéance, des interrogations se font entendre dans les rangs des travailleurs de Conakry Express, le train qui assure le transport de passagers dans la capitale guinéenne. C’est leur porte-parole, Ibrahima Camara, qui l’a fait savoir au cours d’un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com ce mercredi, 17 juin 2020.

Ibrahima Camara, travailleur et porte parole des employés de Conakry-Express

« Il faut le reconnaître que depuis le début de la période de gratuité du transport public, tout va bien pour les travailleurs de Conakry Express. Les salaires sont payés régulièrement et à temps. Les primes de transport sont aussi payées, même si elles sont minimes, c’est 15 milles francs par jour pour chaque travailleur. Mais puisque la période de gratuité tire à sa fin, on a quelques interrogations : est-ce qu’après ces trois mois de gratuité le train ne sera pas garé ? Est-ce que l’Etat peut même prolonger les mois de gratuité par rapport au Covid-19 ? Voilà les questions que nous les travailleurs et même les passagers on se pose aujourd’hui », a-t-il confié.

Au-delà de questions, il s’agit là surtout d’inquiétudes pour ces travailleurs, habitués à des retards de leurs salaires en temps normal. Ils réclament d’ailleurs plusieurs mois d’arriérés de salaires que leur doit l’Etat guinéen. C’est l’un des points de leur plateforme revendicative qu’ils ont adressée récemment au ministre des Transports. Ils espèrent que ces revendications seront satisfaites par le gouvernement afin que leurs conditions de vie et de travail soient enfin améliorées.

« En ce qui concerne nos conditions de vie et de travail, je vous dis que la précarité continue et on a la peur au ventre. Après 10 ans, c’est la 11ème année comme ça, un travailleur qui n’a pas un contrat, qui n’a aucune garantie par rapport à son emploi, ne peut pas bien dormir. Ce souci, on l’a. On nous a fait des promesses, nous souhaitons ardemment que ces promesses se réalisent. Et par rapport aux arriérés de salaires, et par rapport au principal point de revendications qui est le contrat à durée indéterminée, nous attendons impatiemment le gouvernement à travers la direction de l’office national des chemins de fer de Guinée. Nous espérons qu’ils vont nous satisfaire sous peu surtout par rapport au contrat », a dit Ibrahima Camara.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225 / 666919225

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