Insécurité : le chauffeur qui a neutralisé un coupeur de route à Kindia raconte son aventure

Attaqué par trois coupeurs de route à Maleyah Foula, dans la sous-préfecture de Kolentin, dans la nuit du dimanche à lundi, 15 juin 2020, MAB a fait la Une de l’actualité. Profitant de l’inattention d’un des malfaiteurs, ce chauffeur a bondi sur la seule arme du groupe, se bagarrant avec son détenteur qu’il parviendra à neutraliser.

Rencontré ce jeudi, 18 juin 2020, par un reporter de Guineematin.com, le brave taximan a raconté son histoire avant de demander aux autorités de sécuriser les citoyens et leurs biens.

MAB était à bord d’un minibus avec ses passagers, sur le tronçon Faranah-Conakry, quand ils ont été attaqués le weekend dernier par trois individus armés. Les faits se sont produits à Maleyah Foula, dans la sous-préfecture de Kolentin. L’intrépide chauffeur parviendra à se saisir de l’arme et à neutraliser un des assaillants.

Interrogé à ce sujet, le héros est revenu sur ce qui s’est passé. « Le dimanche dernier, j’ai quitté Faranah pour Conakry. Aux environs de minuit, nous avons été poursuivis par trois personnes qui étaient sur une moto TVS et qui tiraient en notre direction. Puisque les balles avaient atteints deux des pneus, ils ont réussi à nous immobiliser au niveau de Maléah. Parmi les trois, un seul avait un fusil qu’on appelle PMAK. C’est celui-ci qui nous a mis au respect (deux passagères, le chauffeur et ses deux apprentis). Les deux autres sont rentrés dans le véhicule pour prendre l’argent et tous les biens qui étaient à bord. Entre-temps, l’une des femmes a exprimé le souhait de faire des besoins, le bandit qui tenait l’arme à la main a accepté difficilement et à condition qu’elle le fasse à ses côtés. Moi aussi j’ai prié le bandit que je veux uriner. Il a accepté aussi difficilement. Mais au moment où la dame a commencé à se mettre à l’aise, le bandit s’est mis à regarder son dessous. C’est alors que j’ai profité pour me lancer sur l’homme qui avait le fusil. S’en est suivi une bagarre entre nous. Le bandit s’est mis à tirer et les éclats de balles ont frôlé mes doigts. Ce qui a alerté ses collègues dans la voiture. Ainsi, un d’entre eux a sauté pour me taper très fort à la poitrine. Le bandit armé et moi sommes tombés ensemble ; mais, je n’ai pas lâché le bandit et son arme. C’est ainsi que j’ai réussi à arracher l’arme des mains du bandit pour le cogner avec sur la tête ; et, mort s’en est suivi. Et puisque je tenais l’arme à la main, ses amis ont pris la fuite et ont même laissé leur moto. Ils pensaient que j’allais tirer, mais je ne l’ai pas fait puisque je ne sais pas manier l’arme. Je profite de l’occasion pour demander aux autorités de renforcer la sécurité sur cet axe, car nous souffrons énormément des attaques qui sont devenues récurrentes…».

Après l’attaque du minibus, des militaires venus de Kindia ont réussi à mettre main sur un des deux autres assaillants.

Boubacar Baldé, enseignant et frère de MAB

Pour sa part, Boubacar Baldé, enseignant de profession, a salué l’acte de bravoure de son jeune frère. Il demande à l’Etat non pas de donner des millions à son frère, mais d’être reconnaissant envers lui. « Mon frère a été victime de cette attaque par trois bandits armés. Mais, il a eu le courage de réagir en parvenant notamment à neutraliser l’un des bandits et les autres ont pris la fuite. Après l’attaque dont il a été victime, il s’est entretenu avec les autorités de Kindia qui l’ont laissé venir avec rien. C’est moi qui ai pris en charge tous les frais d’ordonnance puisqu’en plus des blessures qu’il a reçues, il a mal au cœur. Après trois jours, je n’ai rien entendu comme échos alors l’acte que mon frère est un acte de bravoure, un acte héroïque qui méritait une reconnaissance au niveau national et une récompense bien-sûr. Je ne connais pas la nature de la récompense qu’il doit mériter, mais il devait être récompensé au niveau national et avoir un titre. Donc, je lance un appel à toutes les personnes de bonne volonté, à l’Etat et à monsieur le président de la République particulièrement, de lui en être reconnaissant comme ça a été le cas dans certains pays du monde », a-t-il laissé entendre.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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