Les enseignants des écoles privées de Guinée, fortement impactés par le coronavirus et privés de salaires depuis trois mois, ont menacé de boycotter la reprise des cours prévue le 29 juin 2020. A Kankan, les enseignants du privé ont réitéré cette position de bouder cette reprise exclusivement réservée aux classes d’examens. C’est l’antenne régionale du Syndicat National des Enseignants du Privé de Guinée (SYNEPGUI) qui l’annonce, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Les enseignants des écoles privées de Kankan, réunis au sein de l’antenne régionale du SYNEPGUI, réclament trois mois d’arriérées de salaires aux fondateurs des écoles privées de la place. Depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire couplé à la fermeture des écoles, ces enseignants disent n’avoir rien reçu de la part des promoteurs des écoles privées.
Selon Denga Körödou Keïta, secrétaire général du bureau régional du SYNEPGUI, ils vont boycotter la reprise des cours dans ces écoles privées « Nous allons boycotter la reprise des cours parce que tout simplement, nous avons été privés de notre droit. Depuis le mois de mars jusqu’ici, les enseignants du privé n’ont pas été payés », a-t-il indiqué.
Ces enseignants en veulent non seulement au gouvernement, qui n’a pas pensé à eux dans le plan de riposte économique contre la Covid 19, mais aussi et surtout les fondateurs des écoles privés. « Nous accusons non seulement au haut niveau, je veux parler du gouvernement, parce que dans son plan de riposte économique, il n’a pas pansé aux enseignants du privé. Mais aussi, nous accusons nos employeurs qui ne sont pas sensibles à nos problèmes. Ils nous ont fait la sourde oreille, pourtant les parents d’élèves ont presque payé l’intégralité de l’année », soutient monsieur Kéita.
Pour reprendre le chemin des écoles privées le 29 juin 2020, les enseignants de Kankan exigent le payement des mois des 3 derniers mois. « Tant que ces mois ne sont pas payé, nous n’irons pas en classe et nous allons résister à toutes les tentations, parce que dans chaque entité sociale, il y a des personnes qui peuvent désobéir. Nous allons riposter à ces désobéissances en les punissant. Je le dis en connaissance de cause, nous avons toutes les stratégies pour empêcher cette reprise des cours dans les écoles privées », a-t-il laissé entendre.
De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com
