La nomination de l’enseignant-chercheur Professeur Alpha Amadou Bano Barry comme ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation est bien accueillie dans le secteur éducatif guinéen. A l’image du SLECG d’Aboubacar Soumah, le SNE aussi salue l’arrivée d’un grand connaisseur de l’éducation nationale à la tête de ce département. Dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com ce samedi, 20 juin 2020, le secrétaire général du syndicat national de l’éducation a estimé que ce choix du chef de l’Etat est judicieux.
« Laissez-moi dire que Pr Bano est le concepteur de la planification des primes d’incitation. Il a fait un premier recensement où il a découvert qu’il y a 110 écoles fermées sur toute l’étendue du territoire national. Il a compris également que sur les 50 milles enseignants qui constituent l’éducation nationale, il y a 22 milles qui sont dans les bureaux. Il a compris par la même occasion, qu’il y a 4500 enseignants qui sont payés par les communautés villageoises qui ont créé leurs écoles. Et également, le récemment qu’il a eu à faire avec le SLECG a permis de découvrir plus de 5500 enseignants fictifs. Grosso-modo, il connait le système éducatif guinéen de façon générale. Donc, je crois qu’il a la maitrise du dossier », a déclaré Michel Pépé Balamou.
Le leader syndical se dit convaincu que le nouveau ministre a « toutes les cartes en main pour pouvoir réussir sa mission ». Mais, souligne monsieur Balamou, il faut qu’il se rende compte qu’il y a un certain nombre de préalables. « D’abord, il faut qu’il ait la main libre, il faut que le président de la République le laisse opérer ses réformes qu’il a tant ambitionnées depuis qu’il est à la tête de la commission de recensement et la commission pour les primes d’incitation. Pour que cela soit possible, il faut qu’il soit capable de choisir des hommes et des femmes compétents et compétitifs qui peuvent l’aider valablement à atteindre ses reformes structurelles. Ensuite, il faut qu’il ait les moyens de sa politique, c’est-à-dire les moyens humains, logistiques et financiers.
Je crois que si ces moyens sont mis à sa disposition, cet homme pourra véritablement redorer l’image du système éducatif guinéen. Vous savez, le département de l’éducation est le département qui est le plus affecté par les grèves, et cela est dû à des querelles incessantes entre les membres de ce département où chacun veut être ministre. Donc, il faut qu’il soit au-dessus de la mêlée, au-dessus des querelles, des clivages qui minent ce système là pour pouvoir avancer. Il faut aussi qu’il rajeunisse le système éducatif guinéen, il ne faudrait pas qu’il écoute les démagogues, opportunistes, qui vont venir l’entourer. Qu’il choisisse les hommes compétents et mettre l’homme à la place qu’il faut. S’il parvient à le faire, je pense qu’il va réussir », a dit le secrétaire général du SNE.
Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com
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