Présidentielle en Guinée : Faya Millimono dénonce une fuite en avant de la CENI

Dr Faya Millimono, président du BL
Dr Faya Millimono, président du BL

Le président du Bloc Libéral n’est pas enthousiaste par rapport à la date annoncée par la CENI pour la tenue de l’élection présidentielle en Guinée. Dans un communiqué publié hier, vendredi 19 juin 2020, l’institution électorale a proposé la date du 18 octobre prochain pour la tenue du premier tour de cette échéance électorale. Mais, Dr Faya Millimono n’approuve pas cette décision.

Dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com ce samedi, 20 juin 2020, l’opposant a dénoncé les agissements de la commission électorale nationale indépendante, qui selon lui, doit être amputée.

« La CENI, comme nous l’avons toujours dit, c’est un cancer qu’il faut amputer. Quand on est atteint du cancer, on ne met pas du mercurochrome, on ampute. C’est le système contre lequel le Bloc Libéral se bat. Les actions de la CENI se ressemblent étrangement. C’est l’institution la plus budgétivore du pays. La CENI de Guinée coûte au contribuable guinéen plus cher que toutes les CENI dans le monde.

Il n’y a pas eu une élection depuis 2011 que la CENI a organisée avant d’avoir proposé, de façon hasardeuse, au moins trois dates qui ne tiennent pas. Aucun guinéen ne peut me prouver le contraire de ce que je suis en train de dire. On est donc sur ce chemin-là. A chaque fois qu’une date est lancée à la volée comme hier, on utilise les fonds publics pour venir dire après qu’on ne peut pas tenir ou se rappeler du service de la Francophonie pour dire que ce n’est pas tenable.

Sinon, la date d’une élection est une étape dans un chronogramme bien pensé. On ne peut pas annoncer une date sans aviser les acteurs qui prennent part au processus, alors que c’est le cas en Guinée où la CENI a toujours été un petit machin que manipule Alpha Condé à partir de Sékhoutouréya », dénonce le président du BL.

Pour Dr Faya Millimono, avant de proposer une date pour l’élection présidentielle, il faut d’abord régler un certain nombre de questions préjudicielles. « La première de ces questions, c’est celle de savoir en vertu de quelle constitution devons-nous aller aux élections. Il y a un texte constitutionnel auquel une majorité de guinéens se reconnait, c’est celui de 2010. Il y a un projet qui a été soumis à ceux qui ont cru à Alpha Condé et qu’Alpha Condé a traité avec mépris. Ce projet-là a été soumis à un référendum mais n’a pas été promulgué. Il y a ensuite un texte créé par Alpha Condé et les pilleurs de l’économie guinéenne qui sont autour de lui, qui n’a pas été soumis au référendum et qu’Alpha a promulgué.

L’autre question préjudicielle c’est la question du fichier électoral. Cette question doit être traitée avec sérieux parce que comme il a été démontré, nous n’avons pas de fichier électoral. Ce n’est pas du mercurochrome qu’il faut ajouter à cet autre type de cancer, c’est l’amputation. La troisième question est qu’on ne peut pas parler d’élection sans régler un autre contentieux qui coûte cher aux Guinéens, ce que les autres appellent l’Assemblée nationale mais qui est en fait, l’Assemblée du RPG. Et la quatrième question, c’est la Cour constitutionnelle qui n’en est pas une. A l’image du Mali, les Guinéens que nous sommes exigeons le départ de ces gens.

Voilà autant de contentieux qu’il faille d’abord régler avant de parler d’une date. Mais la CENI, comme toujours, est prête à faire du n’importe quoi puisqu’elle joue avec Alpha Condé qui a la clé de nos coffres. Il ouvre et distribue et puis le tour est joué. C’est pourquoi son départ est imminent. Il faut le réaliser », a lancé l’opposant.

Propos recueillis par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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