Tenue de la présidentielle au 18 octobre : ce qu’en disent certains citoyens de Conakry

L’annonce faite par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) de la tenue du premier tour de la présidentielle pour le 18 octobre prochain suscite divers commentaires dans la capitale Guinéenne. Si une majorité de citoyens pensent que cette date n’est pas tenable à cause de la division profonde de la classe politique, d’autres estiment qu’il faut y aller pour respecter le cycle électoral. Tel est le constat fait par un reporter de Guineematin.com ce samedi, 20 juin 2020.

De nombreux citoyens pensent que le manque de confiance entre les acteurs politiques n’est pas de nature à permettre la tenue de la présidentielle au 18 octobre, si la date est entérinée par le président Alpha Condé.

Mamadou Alpha Diallo

Mamadou Alpha Diallo : « en tant que citoyen, je suis inquiet de ce qui se passe dans mon pays. Moi, je vois cette date du 18 octobre proche parce qu’il y a des anomalies d’abord au sein même de cette CENI qui n’ont pas été réglées. Il y a des anomalies qu’il faut impérativement corriger. Il faudrait d’abord que l’opposition accepte cette nouvelle constitution qui est en vigueur. Si cette nouvelle constitution n’a pas été acceptée, parce que nous connaissons tous comment cette constitution est acquise, c’est dans un bain de sang ; le fichier électoral qui est en place est détesté, il y a du bruit au tour du président de la CENI qui ne fait pas l’unanimité, la confiance n’y est pas… Donc, vu cette situation moi je vois cette date vraiment intenable. Parce que il y a des situations qui n’ont pas été réglées et cela ne peut pas nous permettre d’aller à une élection présidentielle. Il faudrait donc à mon avis assainir non seulement le fichier électoral contesté, mais aussi avoir un consensus entre l’opposition et la mouvance sur une seule constitution applicable, soit la constitution de mai 2010 ou celle du 22 mars 2020 avant de parler d’une élection présidentielle ».

Naby Aissata Touré

Naby Aissata Touré : « ces élections, on souhaite vraiment qu’elles se tiennent à la date prévue par la CENI. Mais, compte-tenu du contexte actuel, je ne vois pas la tenue de ces élections à cette date. Parce que les acteurs qui doivent organiser ces élections ne sont pas en parfaite harmonie. Or, quand on dit élection, c’est l’électorat. Et l’électorat, ce sont les citoyens. Et si les citoyens ne conjuguent pas le même verbe, cela va jouer sur la crédibilité de l’élection. Pourtant, c’est une élection présidentielle. Vu tout ce qui s’est passé, comme élections communales et communautaires, il faut que les acteurs qui composent cette nation s’asseyent d’abord au tour de la table pour trouver un consensus avant de se lancer dans les élections présidentielles. Donc pour moi, il faut trouver un consensus, une harmonie, une entente avant de parler des élections présidentielles. Sinon quand même, moi j’aimerais qu’on fasse les élections parce que c’est prévu par la loi. Mais, si cette élection doit se passer dans les conditions que nous ne souhaitons pas, nous préférons que les acteurs se replient pour trouver un terrain d’entente avant d’y aller ».

Mamadou Alimou Barry

Mamadou Alimou Barry : « il y a deux constitutions en vigueur. Mais on ne sait pas laquelle des deux est applicable aux guinéens. Moi, je suis citoyens guinéen qui a droit de voter. Mais pour ces élections présidentielles, ça ne vaut même pas la peine d’en parler. Il est hors question de parler des élections en ce moment là. Parce que ce n’est pas le moment actuellement. Il faut d’abord œuvrer pour faire revenir l’unité nationale, la paix et la confiance entre les citoyens. Il faut qu’il y ait l’entente entre les acteurs politiques de tout bord pour parler des élections présidentielles. Ces élections ne sont pas comme les élections locales ou législatives. Donc, il ne faut pas blaguer avec ça parce que nous, depuis 2010, on ne comprend rien. C’est pourquoi je ne suis pas pour cette élection ».

Boubacar Baldé

Boubacar Baldé : « je crois que le gouvernement doit mettre à côté l’affaire d’élections. La date des élections présidentielles ne doit pas être une préoccupation pour les guinéens actuellement. Il faut d’abord penser à éradiquer la Covid-19 avant de penser à l’organisation d’une élection… ».

Propos recueillis par Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/654 416 922

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