Enseignement technique : « on doit sensibiliser nos frères et sœurs qui pensent que c’est seule l’université qui paye »

Djénabou Dramé, nouvelle ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi

Suite au léger remaniement ministériel intervenu le weekend dernier, de nouvelles figures sont apparues en qualité de membres du gouvernement. Parmi ces nouveaux promus, on note l’entrée au gouvernement de Djénabou Dramé, en qualité de ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi.

Dans un entretien accordé à deux reporters de Guineematin.com dans la journée d’hier, lundi 22 juin 2020, l’ancienne DAAF (Direction des Affaires Administratives et Financières) du Ministère de la Santé a exprimé sa satisfaction et dit ce qu’elle compte faire pour ce département.

Décryptage !

Guineematin.com : vous avez été promue au poste de ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi. Quelles sont vos impressions ?

Djénabou Dramé, nouvelle ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi

Djénabou Dramé : c’est d’abord le lieu de remercier le président de la République, le Professeur Alpha Condé, qui a bien voulu accepter sur la proposition du Premier ministre, chef de gouvernement, Dr Ibrahima Kassory Fofana, ma nomination à la tête du ministère de l’enseignement technique. Cette nomination est pour toute la jeunesse du pays, c’est un défi qui est lancé à cette jeunesse parce que vous n’êtes pas sans savoir que le Professeur Alpha Condé a dédié son deuxième mandat aux jeunes et aux femmes. Chose promise, chose faite. Donc, moi je pense que cette nomination est pour nous tous, vous, moi et ceux qui sont ailleurs, tous ceux qui sont de la même génération, la jeunesse en général. Ce défi, je pense qu’avec le soutien de tout un chacun, on pourra bien le relever.

Etes-vous êtes satisfaite par rapport aux promesses du chef de l’Etat qui a dédié son deuxième mandat aux femmes et aux jeunes ?

Djénabou Dramé : depuis le premier mandat du Professeur Alpha Condé, quand vous prenez l’administration guinéenne, vous constaterez que l’administration s’est beaucoup rajeunie. Avant, d’abord le poste de DAAF ce n’était pas pour les jeunes, on disait que les jeunes n’ont pas d’expériences pour pouvoir gérer l’administration financière. Maintenant, il a cru en nous. Aujourd’hui, partez dans les ministères, la plupart de ces postes sont occupés par ces jeunes dont je faisais partie. Donc, je ne dis pas que le travail est terminé mais je dirai qu’il a beaucoup fait et il continue à faire. Et, pour qu’il continue à le faire, il faut qu’on le rassure et qu’on mérite la confiance qu’il a portée en nous.

Quel est ce personnage qui se cache derrière-vous ?

Djénabou Dramé : avec la jeunesse, tout est possible puisqu’on a une ouverture, on a un bon sens. Aujourd’hui, nous sommes ensemble et on s’entend. Cette jeunesse que nous incarnons tous a un avenir sûr. En ce qui concerne ma personne, je suis très sociale parce que c’est la chose que j’ai apprise. Même dans le travail, on a besoin d’être social pour pouvoir imposer sa personnalité. Comme chacun d’entre nous a sa façon de voir les choses, vous aurez des personnes qui pourront bien apprécier ce que je suis ou ce que je ne suis pas.

Vous êtes portée à la tête de l’enseignement technique et nous savons tous que les écoles professionnelles sont moins prisées. Quelle sera votre touche particulière ?

Djénabou Dramé : je ne dis pas que les écoles professionnelles sont un peu délaissées. Je pense que l’Etat joue sa partition et les partenaires jouent aussi leur partition. Mais, le vrai boulot chez nous en Guinée c’est d’essayer de sensibiliser nos frères et sœurs qui pensent que c’est seule l’université ou être bureaucrate qui paie. On a ça comme handicap, il faut essayer de le corriger. Partez dans les autres pays, quand on prend la Chine, elle s’est développée grâce à la technologie et la technologie, ce sont les écoles professionnelles. Quand on dit l’industrialisation d’un pays, on a besoin de la main d’œuvre qui est formée par les écoles professionnelles. Je pense que ça serait bien que les journalistes, vous essayez de sensibiliser tant que vous pouvez nos frères et sœurs qui pensent que c’est l’université qui fait la vie d’un être humain.

Votre nomination intervient à quatre mois des élections présidentielles, pensez-vous pouvoir honorer la confiance placée en vous par le chef de l’Etat ?

Djénabou Dramé : les élections étant autre chose, l’administration continuera toujours à travailler et la politique de l’autre côté continuera. Je pense que la politique n’est pas un handicap pour bloquer un pays, pour faire arrêter une administration.

Beaucoup de personnes penseront que c’est un miracle de voir dame Djénabou Dramé qui a fini les études en 2010 se retrouver dix ans après à la tête d’un département ministériel. Qu’en pensez-vous ?

Djénabou Dramé : je l’ai dit tant tôt, chacun a sa façon de voir les choses et chacun a sa façon d’analyser. Moi, je ne dis pas que c’est un miracle, je pense que dans la vie il faut croire à ce que tu fais, aimer ce que tu fais. Il faut être sincère dans ce que tu fais et c’est ce qui paye. Une raison de plus, le président de la République et son Premier ministre ont cru en nous, si les jeunes, nous ne sommes pas capables de croire en nous-mêmes, vous voulez que quelqu’un d’autre le fasse à notre place ? Non ! Pour moi, dix ans déjà, c’est beaucoup d’années. Quand on enlève dix ans dans la vie d’un être humain, ce n’est pas dix jours et quand on fait dix ans d’expériences accumulées, je pense que ce n’est pas dix jours ça.

Quel est votre mot de la fin ?

Djénabou Dramé : je remercie le Professeur Alpha Condé, le Premier ministre et l’ensemble de la jeunesse guinéenne. Je les invite au sérieux, au travail et à croire au destin de ce pays pour dire que la Guinée appartient à la jeunesse parce qu’on a la chance d’avoir un pourcentage très élevé. Je pense que c’est un potentiel à exploiter.

Propos recueillis par Siba Guilavogui et Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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