Menace de boycott des cours : des fondateurs d’écoles privées expriment leur incompréhension

Elhadj Lancinet Condé, fondateur de l'école privée Koumba Diawara

A quelques jours de la réouverture des écoles pour les classes d’examen, le doute plane sur la participation des enseignants du privé à cette reprise prévue le 29 juin. Alors qu’ils menacent de boycotter l’ouverture des classes si les arriérées ne sont pas payées, les fondateurs d’écoles privées disent ne pas comprendre cette démarche. Interrogés à ce sujet par un reporter de Guineematin.com dans la journée d’hier, mardi 23 juin 2020, certains d’entre dénoncent ces agissements de ce groupe d’individus.

L’on pourrait assister à une perturbation des cours dans les écoles privées le 29 juin prochain. Le Syndicat National des Enseignants du Privé de Guinée (SYNEPGUI) demande le payement d’au moins 3 mois (avril, mai, juin) d’arriérées avant de reprendre les cours.

Les responsables d’écoles privées disent ne pas comprendre cette démarche. Certains d’entre eux dénoncent le manque de moyens et de subvention de l’Etat pour faire face ces arriérées. Leur payement sera conditionné par celui des parents d’élèves.

Elhadj Lancinet Condé, fondateur de l’école privée Koumba Diawara

Elhadj Lancinet Condé, fondateur de l’école privée Koumba Diawara, au quartier Aviation, a fait savoir que ce n’est pas un refus de la part des fondateurs à payer ces salaires. « Ce n’est pas un refus de la part des fondateurs des écoles privées. Mais, c’est plutôt un manque de moyens. Un manque de moyen, pourquoi ? C’est parce que les parents d’élèves n’ont pas payé et qu’en Guinée tout le monde le sait, aucune des écoles privées n’a de subvention. Normalement, l’Etat devrait faire face parce que tout est lié à la pandémie là. S’il n’y avait pas la pandémie, nous les fondateurs des écoles privées, tout ce que nous percevons, c’est consacré aux salaires. Parce que nous savons qu’il n’y a pas de subventions, maintenant que les parents n’ont pas payé, parce que les enfants n’ont pas fait cours, qu’est-ce qu’on peut faire? Ce n’est pas un refus, mais c’est un manque de moyens. Si les parents payent, on va payer ; mais si les parents ne payent pas… Chez nous, les enseignants contractuels, il n’y a pas d’impayés. C’est seulement les enseignants non permanents qu’il y a un mois qui n’a pas été payé… Si les parents payent de bonne foi, tant mieux ; mais s’ils ne paient pas, nous fondateurs, on n’a pas les moyens pour leur dire de payer des cours non dispensés… ».

Lancinet Condé, Coordinateur des écoles SEMYG

Par contre, au lycée SEMYG de l’aéroport, cette question de non-paiement des arriérés des enseignants ne se pose pas. C’est ce qu’a laissé entendre Lancinet Condé, Coordinateur des écoles SEMYG. « Cette question ne se pose pas dans les établissements SEMYG parce que les enseignants peuvent témoigner que tous les mois ont été intégralement payés chez nous. La preuve en est que nous sommes passés dans plusieurs médias pour témoigner du payement effectif des arriérées chez nous ».

Parlant des enseignants du privé qui menacent d’aller en grève, Lancinet Condé a dit ne rien savoir d ce mouvement. « D’abord, nous ne connaissons même pas ce groupe d’individus qui se dit syndicat des enseignants des écoles privées. La raison, elle est simple. Aucun de nous n’a été contacté par ce groupe pour nous dire qu’ils projettent une grève et de surcroît aussi, aucun de mes enseignants n’est membre de cette association ».

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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