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Journée de soutien aux victimes de la torture : ce qu’en dit Kaly Diallo de la Baïonnette Intelligente

Mamadou Kaly Diallo, activiste des Droits de l’Homme et chargé de relations du programme Démocratie sans violence de la "Baïonnette intelligence"
Mamadou Kaly Diallo, activiste des Droits de l’Homme et chargé de relations du programme Démocratie sans violence de la « Baïonnette intelligence »

Depuis 1997, la date du 26 juin de chaque année est consacrée par les Nations Unies comme journée internationale de soutien aux victimes de la torture. Elle est célébrée en Guinée dans un contexte singulier marqué par des actes de tortures infligés à de nombreux opposants au régime en place dans sa volonté de conserver le pouvoir coûte que coûte. Malgré les efforts fournis par de nombreux acteurs, la pratique de la torture reste toujours une réalité, selon les ONG de défense des droits de l’homme, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Cette date est instituée en vue de contribuer à éradiquer toute forme de torture dans le monde. Pour parler de cette date, notre reporter s’est entretenu ce vendredi, 26 juin 2020, avec Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme, chargé des relations entre le programme Démocratie sans Violence, la « Baïonnette intelligente’’ et la Plateforme des Jeunes leaders de l’Axe pour la Démocratie et le Développement (PJDD).

Selon monsieur Diallo, il y a un léger progrès dans le cadre de la lutte contre la torture même si des problèmes demeurent. « En Guinée, il faut le reconnaître qu’il y a eu un léger progrès. Dans la mesure où la torture est définie et punie par les lois guinéennes. Parce que pendant de longues décennies, la Guinée avait ratifié une convention dans ce sens, sans qu’elle ne soit entérinée dans nos lois. Mais, aujourd’hui elle est définie par le code pénal et celui de la procédure pénale. Ensuite, il est clairement invoqué les moyens utilisés pour justifier la torture, c’est les questions d’intégrité, de frontière et celles de la sécurité nationale. Mais au-delà, il faut retenir qu’à aucune circonstance la torture ne doit être justifiée. Pour revenir sur le cas de la Guinée, il faut dire que c’est une pratique qui est observée par endroit et par moment. Parmi les exemples illustratifs de cette année c’est le cas de la dame du coté de Wanindara qui a été utilisée comme bouclier humain. Il y a aussi le cas des citoyens arrêtés le 11 frévrier ici à Conakry et déportés jusqu’à Kankan et détenus dans un endroit qui n’est pas approprié pour détenir des hommes même s’ils étaient en conflit avec la loi, détenus dans des conditions inhumaines au camp de Soronkoni (Kankan) durant un mois trois semaines. Donc ça, c’est une forme de torture. Parce qu’il faut rappeler que la torture peut être à la fois physique, mentale, psychologique… Les lieux reconnus pour la commission de ces actes sont les gardes à vue dans les commissariats et les gendarmeries », a expliqué Kaly Diallo.

En outre, notre interlocuteur est revenu sur le rôle dévolu au programme qu’il coordonne. « Nous faisons des sensibilisations, nous alertons, nous faisons le monitoring de ces violations des droits de l’homme. À chaque fois qu’il y a des actes comme ça, nous dénonçons et nous faisons des plaidoyers. Mais, n’oubliez pas que le meilleur moyen pour lutter contre la pratique de la torture est la justice. Il faut que les présumés auteurs et commanditaires de ces pratiques soient sévèrement punis. Parce que nous le savons tous que c’est l’impunité qui favorise l’émergence des crimes. Il faut que les éventuels candidats à cette pratique, quelque soit leur bord politique, leur rang social, soient découragés, qu’ils subissent la rigueur de la loi. Car les ONG de droits de l’homme n’ont pas de policiers ni de gendarmes à leur actif pour punir les auteurs de ces crimes. Mais, nous travaillons en réseau avec d’autres organismes nationaux, régionaux et internationaux. Nous montrons à la face du monde que tel ou tel crime a bien eu lieu dans tel pays et il faut la justice et la réparation. Et pour cela, il y a des voies de recours internes et externes », a-t-il indiqué

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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