Après un très court séjour à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (du vendredi 28 février au vendredi 19 juin 2020), Khader Yacine Barry vient de céder son fauteuil à Dr Aboubacar Oumar Bangoura, qui a désormais la charge de conduire les destinés de cet important département. La cérémonie de passation de service a eu lieu ce vendredi, 26 juin 2020, dans les locaux dudit département. Elle a été présidée par le ministre secrétaire général du gouvernement, Lansana Komara, en présence de plusieurs cadres et acteurs du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique guinéen, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.
C’est un Khader Yacine Barry décontracté, enthousiaste et serein qui est venu ce vendredi au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Un département qu’il conduit depuis la démission du ministre Abdoulaye Yéro Baldé (qui est opposé à un 3ème mandat du président Alpha Condé). Seulement, contrairement aux autres jours, ce jeune ministre qui inspire le sérieux et la confiance n’était pas là pour la mission habituelle qu’il exécute depuis quatre mois déjà. Cette fois, Khader Yacine Barry était dans ces locaux pour passer la main à son successeur, Dr Aboubacar Oumar Bangoura, nommé la semaine dernière par le président de la république pour conduire désormais les destinés du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Dans un discours captivant et plein de sagesse, le ministre sortant de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a rendu grâce à Dieu et exprimé sa gratitude au président Alpha Condé. Tout en exprimant sa reconnaissance aux cadres de ce département qu’il quitte, Khader Barry a affirmé que « c’est un honneur et un privilège » d’avoir sévit son pays à cette haute fonction. Pour lui, la cérémonie de ce vendredi vient juste clôturer une mission de quatre mois passé à la tête du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Une mission qui fut « une expérience riche et exaltante » sur le plan humain, technique et institutionnelle.
« Dans un contexte de crise sanitaire et de démobilisation professionnelle, ce département a su faire preuve d’un engagement et d’une détermination sans faille pour relever le défi qui s’est posé à lui. Je voudrais exprimer à tous mes collaborateurs toute ma reconnaissance et témoigner ici que ce département constitue un véritable vivier de cadres compétents, pétri d’expérience et de qualités humaines exceptionnelles. Chers collaborateurs, je suis extrêmement sensible aux mots aimables que vous avez eus à l’endroit de ma modeste personne. Mais, je vais dire ici que les résultats que vous avez présentés sont avant tout les vôtre… En tant que ministre, je n’ai fait qu’impulser ; et, vous avez su transformer. Tout le mérite vous revient… Dans un contexte de crise sanitaire sans précédent, nous avons concentré l’essentiel de nos efforts sur la gestion des impacts induit sur le secteur et sur notre contribution à la riposte nationale. Mais, nous avons toujours cherché à concilier l’impératif de la gestion de la crise à celle de recherche de voies et solutions qui se veulent transformatrices pour l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. Vous me permettrez de citer quelques axes que nous avons explorés ensemble. Il s’est agit notamment de la promotion, de l’interaction entre le monde de la recherche et les décideurs politiques, à travers la création du conseil scientifique et de ses organes techniques ; la promotion de notre pharmacopée et de notre médecine traditionnelle à travers le lancement de trois essais cliniques sur les phytomédicaments contre la COVID-19, qui compte parmi les premiers sur le continent ; le soutient à la recherche à travers le projet d’élaboration d’un ambitieux plan COVID-19 pour la recherche avec l’appui de l’organisation mondiale de la santé ; l’introduction de la digitalisation pour l’enseignement supérieur à travers la création d’une plateforme et la mise en ligne effective de plus de mille (1000) cours du curriculum universitaire ; la promotion du numérique à travers l’expérimentation de la dématérialisation du payement des bourses », a indiqué le ministre Khader Yacine Barry.
S’adressant à son successeur à la tête de ce département, le désormais ancien ministre de l’enseignement supérieur a dit avoir pris le soin de consigner l’ensemble des actions réalisées, les initiatives en cours, les défis et les perspectives qui pourraient lui être utiles dans ses nouvelles fonctions. « Monsieur le ministre entrant, permettez moi de vous adresser mes sincères félicitations pour votre nomination à la tête de ce département, ainsi que mes vœux de plein succès. J’ai pris le soin de consigner l’ensemble des actions réalisées et les initiatives en cours, ainsi que les défis et les perspectives qui pourraient vous être utiles dans la conduite de ce département… Un ministre est toujours en séjour au sein d’un département, mais ce qui importe le plus n’est nullement la durée de son séjour ; mais le séjour lui-même », a dit Khader Yacine Barry.
Prenant la parole, le ministre entrant de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a tout d’abord exprimé sa reconnaissance au président Alpha Condé qui lui a accordé sa confiance pour diriger un département aussi important qu’est celui de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. « Cette marque de confiance dont je mesure la portée m’amène d’amblée à prendre un engagement solennel à ne ménager aucun effort pour la mériter… », a dit Dr Aboubacar Oumar Bangoura.
Par ailleurs, le nouveau patron du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique guinéen a décliné le cap que va prendre ce département sous son leadership. « Notre vision des objectifs de ce département doit prendre en compte l’échange entre le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le ministère de l’éducation nationale et de l’Alphabétisation, le ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi et le secteur économique, avec pour pierre angulaire la formation permanente. Par ailleurs, il est bien établit dans tous les pays d’Afrique un sous financement de la recherche scientifique. Mon département s’attèlera sur le financement de la recherche dont les objectifs seront essentiellement axés sur les problèmes de développement de la Guinée… J’ai suivi avec une attention ponctué d’un intérêt particulier le discours de bienvenue du secrétaire général du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, l’allocution du ministre secrétaire général du gouvernement et le discours de monsieur le ministre sortant. A l’analyse, il ressort que le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est caractérisé par la diversité des objectifs qui rend complexes ses missions dont les axes stratégiques sont les suivant : l’amélioration de la gouvernance des institutions de formation et de recherche, le renforcement des compétences et la motivation du personnel, l’amélioration de l’accès à l’enseignement supérieur et de l’équité, le développement de l’enseignement numérique par l’innovation, la mobilisation des financements et la diversification des sources, l’amélioration de la qualité des enseignements et des apprentissages, l’amélioration du plan d’urgence de la formation des formateurs, le développement des objectifs de recherche en adéquation avec le progrès du pays, la promotion de la coopération universitaire, scientifique et technique… Dans les plus brefs délais, j’inviterai tous les acteurs impliqués dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à des discussions qui aboutiront à l’établissement d’un dialogue constructif, allant dans le sens de la qualification du système », a indiqué le ministre Dr Aboubacar Oumar Bangoura.
Dans son allocution de circonstance, Lansana Komara, le ministre secrétaire général du gouvernement a souhaité bon vent au ministre sortant ; et, à celui entrant, il a dit qu’une « lourde charge » l’attend.
« Je voudrais dire à monsieur le ministre Barry qu’il n’a pas démérité. Aujourd’hui, le professeur Alpha Condé vient de lui renouveler encore sa confiance en le nommant au près de lui (à la présidence). Il est jeune et il y a encore beaucoup de choses devant lui. Je voudrais lui souhaiter bonne chance et bon vent là où il va. Et, qu’il sache que nous sommes tous à côté de lui, nous resterons au près de lui pour lui donner des conseils… Un penseur disait que le fauteuil d’un ministre est toujours vide. Et, ça, c’est une réalité. Vous êtes là aujourd’hui ; et, demain, ce n’est pas vous, c’est un autre. Et, l’autre là qui vient n’est pas là aussi. Donc, mettons tous en tête que les fauteuils que nous occupons aujourd’hui sont des fauteuils vides. Mais, le temps que nous avons à faire, mettons le à profit pour faire du concret dans l’intérêt général… Ministre Bangoura, quant à vous, vous avez suivi tout de suite le secrétaire général qui disait que nous fondons beaucoup d’espoir en lui. Donc, vous avez une lourde charge qui vous attend. J’ai bon espoir que vous saurez manager tout ce beau monde là pour que quelque chose puisse jaillir, toujours dans l’intérêt national. Tous, nous comptons sur vous et vous pouvez aussi compter sur nous. En ce qui me concerne, en ma qualité de ministre secrétaire général du gouvernement, je reste toujours à votre disposition » a-t-il dit, avant de déclarer Dr Aboubacar Oumar Bougoura installé dans ses fonctions de ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
