Reprise des cours à Kankan : les enseignants du privé exigent une « proposition consistante »

Morlaye Condé, directeur préfectoral de l'éducation de Kankan

A quelques jours de la reprise des cours en Guinée, un bras de fer oppose les enseignants des écoles privées aux responsables d’écoles dans la ville de Kankan. Pour reprendre le chemin des écoles, les enseignants exigent le paiement des mois d’avril, mai et juin alors que les écoles sont ferlées suite au coronavirus. Dans la journée d’hier, jeudi 25 juin 2020, une rencontre a réuni les deux camps sous l’égide du directeur préfectoral de l’éducation. Les promoteurs d’écoles privées se sont engagés à venir en aide aux enseignants qui s’attendent à quelque chose de consistant avant toute reprise des cours, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Les enseignants des écoles privées de Kankan, réunis au sein de l’antenne régionale du syndicat national des enseignants du privé de Guinée (SYNEPGUI) ont menacé de boycotter la reprise des cours. Ils entendent dénoncer ainsi le non-paiement de 3 mois de salaires après l’arrêt des cours pour éviter la propagation du coronavirus.

Morlaye Condé, directeur préfectoral de l’éducation de Kankan

Pour éviter d’en arriver là, le directeur préfectoral de l’éducation, Morlaye Condé, a convié les deux parties à une rencontre tenue ce jeudi. « A la rentrée, les deux parties étaient farouchement opposées. Mais à la sortie, c’est les sourires aux lèvres. Les fondateurs se sont engagés à mettre des moyens financiers pour les enseignants vacataires dans les écoles privées. La proposition sera faite par les fondateurs et dès demain la réponse sera donnée aux enseignants. Donc, si nous partons sur cette ligne, je dirai que c’est une réussite parce que nous ne voulons pas qu’il y ait une grève des enseignants à Kankan », a indiqué Morlaye Condé.

Didier Mesmè, coordinateur des écoles privées de Kankan

Didier Mesmè, coordinateur des écoles privées de Kankan, a laissé entendre que les fondateurs des écoles privées vont se réunir ce jeudi soir, pour organiser une chaine de solidarité en vue de venir en aide aux enseignants. « Nous allons nous retrouver ce soir, nous entendre pour venir au secours de ces enseignants qui sont vraiment dans les difficultés. Nous organiserons une chaine de solidarité. C’est vrai que c’est difficile pour nous aussi, parce que depuis le 22 mars, les écoles sont fermées et on ne peut pas réclamer de l’argent aux parents d’élèves. Donc, dire au jour d’aujourd’hui qu’il y a de l’argent dans les caisses d’une école privée à Kankan, ce n’est pas vrai ».

Les enseignants des écoles privées de Kankan ont toutefois dit que la reprise des cours ne sera conditionnée que par une proposition consistante des fondateurs. C’est ce qu’a confié à notre reporter Aboubacar Kéfinha Kaba, premier secrétaire chargé à l’organisation et à l’information de l’antenne régionale du SYNEPGUI.

Aboubacar Kéfinha Kaba, 1er secrétaire chargé à l’organisation et à l’information de l’antenne régionale du SYNEPGUI

« Notre position est claire, c’est de s’abstenir de la reprise des cours. Si nous partons sur cette base, les cours seront perturbés dans les écoles privées et les fondateurs seront obligés de venir vers nous. Mais, pour tout le respect que nous avons pour le DPE, nous allons surseoir à ce mot d’ordre et nous attendons demain la proposition des fondateurs. Si elle n’est pas consistante, je vous assure que tous les enseignants de Kankan sont droits dans leurs bottes. Nous n’allons pas répondre à l’appel le 29 juin », a lancé l’enseignant.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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