Multiplication des forages à Conakry : les conséquences, selon un spécialiste

La Société des Eaux de Guinée (SEG) peine encore à couvrir les besoins des populations de la ville de Conakry et de ses périphéries en eau potable. De nombreux citoyens sont ainsi obligés d’investir des dizaines de millions de nos francs pour réaliser des forages qui parviennent aujourd’hui à soulager de nombreux habitants de Conakry. Mais, on apprend que ces actions peuvent entraîner des conséquences de divers ordres.

Selon Demba Mara, ingénieur minéralogique, interrogé au téléphone par un reporter de Guineematin.com, le rapprochement des forages comporte des conséquences négatives à la fois techniques et sanitaires.

« Techniquement, lorsqu’on a des forages industriels dans une zone restreinte, ça peut créer l’affaissement. Par exemple, si nous prenons un périmètre de 500m, dans ce périmètre, quand tu fais un rapport de 10 forages, ce n’est pas bon. Au niveau de ce périmètre, s’il n’y a pas d’eau au niveau de la nappe phréatique, qui est une sorte terre, c’est-à-dire l’eau soutient la terre. Donc, si l’eau s’abaisse jusqu’à un certain niveau, rien ne peut supporter la couche supérieure. S’il y a une dépression au niveau de la couche supérieure, cette couche va s’effondrer. Donc cet effondrement là, on appelle ça techniquement affaissement. Tu entendras qu’il y a eu tremblement de terre ; mais dans ce cas, ce n’est pas un tremblement de terre parce que l’affaissement est lié à une zone très précise. Tant dis que le tremblement de terre s’applique sur une région ou un pays », a indiqué monsieur Mara.

Parlant des conséquences sanitaires, l’ingénieur minéralogique a apporté des précisons. « Les conséquences sanitaires ne se produisent que lorsque les études de faisabilité ne sont pas faites au préalable et qu’on arrive à réaliser des fosses septiques, des latrines, des fosses de cimetières… Le lit de ces fosses et celui des cimetières vont se retrouver dans ces nappes. Imaginez que l’eau des latrines se retrouve au niveau de ces nappes phréatiques, ce ne sont que des contaminations. Au niveau des bas-fonds aussi, parce que vous n’êtes pas sans savoir que les bas-fonds sont les lits des forages et des puits, mais aujourd’hui les gens viennent faire l’agriculture au niveau des bas-fonds. Les gens viennent construire n’importe comment et on utilise les engrais chimiques alors que l’utilisation des engrais chimiques a ses effets sur les forages et les puits. Ce sont les inconvenants de l’implantation de ce genre de forages », a fait savoir Demba Mara.

Toutefois, notre interlocuteur indique qu’il existe des types de forages qui n’ont pas d’effets techniques négatifs et conseille de s’abstenir de faire un forage sans préalablement faire des études d’impact en amont et en aval. « La plupart des forages qui se trouvent dans les quartiers, comme ceux qui ont été faits au temps du Président Moussa Dadis Camara, sont des forages industriels. Les forages industriels sont des forages qui sont bien équipés. Les forages industriels peuvent avoir plusieurs pieds et qui sont alimentés par un système, une usine. Les petits forages, comme ceux qui ont été installés par Dadis, n’ont pas d’inconvénients techniques. Il faut donc que les gens acceptent de faire les études préalables en amont et en aval avant d’implanter un forage pour éviter toutes ces conséquences d’ordre technique et sanitaire », a laissé entendre monsieur Mara.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel : 622919225 / 666919225

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