Conakry : des citoyens réclament la levée de l’état d’urgence

Moussa Bangoura, Agent technique d’EDG, rencontré au quartier Kipé

Instaurée le 26 mars dernier, puis prorogé plusieurs fois, l’état d’urgence sanitaire expire à nouveau ce mercredi, 15 juillet 2020, en Guinée. A cette occasion, le président Alpha Condé doit en principe s’adresser à la nation pour faire le point de la lutte contre la pandémie du coronavirus et annoncer les nouvelles directives à suivre. A quelques heures de ce discours, Guineematin.com a donné la parole à certains habitants de Conakry, qui ont dit ce qu’ils attendent du chef de l’Etat. Et tous, souhaitent la levée de l’état d’urgence.

Moussa Bangoura, Agent technique d’EDG, rencontré au quartier Kipé

Moussa Bangoura, agent technique d’EDG, rencontré à Kipé : je commence par prier le bon Dieu pour qu’il nous aide à éradiquer cette maladie. Parce que c’est une maladie qui est en train de détruire l’humanité aujourd’hui. Cette maladie nous a vraiment fatigués, beaucoup se retrouvent aujourd’hui au chômage. Ça nous fait très mal. Donc, je prie le président de la République de prendre des mesures nécessaires pour alléger davantage le confinement. Parce que cette maladie, il faut qu’on accepte de vivre avec. Et ce qu’on est en train d’endurer actuellement, est plus grave que la maladie. Nous les pères de familles qui sommes à la maison, on ne travaille pas, vraiment ça nous fait mal. Donc, nous souhaitons aujourd’hui qu’il y ait un allègement de l’état d’urgence, sinon ce n’est pas bon.

Moustapha Diallo, Moniteur dans une école de la place, rencontré à Bambéto

Moustapha Diallo, moniteur dans une école de la place, rencontré à Bambéto : moi, je souhaite que le président lève maintenant l’état d’urgence sanitaire, parce que cela bloque beaucoup d’opportunités dans le pays. Avant le coronavirus, les conditions de vie des Guinéens étaient déjà difficiles, à plus forte raison en cette période d’état d’urgence sanitaire. Actuellement, la situation est très dure. Quand nous prenons le transport par exemple, tous les tarifs sont doublés. Le tronçon où on devait payer 1500 francs est passé 3000 francs. Les gens souffrent vraiment de cette situation. Donc, il faut qu’on lève totalement l’état d’urgence sanitaire et qu’on accepte de vivre avec cette maladie, comme le paludisme et d’autres maladies que nous connaissons ici.

Mohamed Bangoura, chauffeur de Taxi, rencontré à Nongo

Mohamed Bangoura, taximan, rencontré à Nongo : moi, je préfère que l’état d’urgence s’arrête maintenant. Les forces de sécurité en profitent pour se faire de l’argent sur le dos des citoyens. Ils te créent des faux problèmes dans le seul but de te soutirer de l’argent. La fois dernière, j’étais avec une femme enceinte dans mon taxi, elle a enlevé son masque juste pour cracher, et un policier un venu immédiatement l’arrêter. Elle a dû payer 20 000 francs pour qu’elle soit libre. La dame l’a beaucoup supplié, moi aussi j’ai plaidé pour elle, mais le policier a dit qu’il ne veut rien, sauf l’argent. Tout cela c’est à cause de l’état d’urgence sanitaire. C’est dommage ! Le peuple souffre beaucoup. Donc, le président doit vraiment avoir pitié de nous en levant définitivement l’état d’urgence.

Mamadou Saïdou Bah, gérant d’une cabine de transfert à Kipé

Mamadou Saïdou Bah, gérant d’une cabine de transfert de crédits à Kipé : mon souhait est que le président mette fin à cette situation, parce qu’il y a trop de souffrance dans le pays. Ça fait plus de combien de mois qu’on n’a pas prié à la mosquée ? Ce n’est pas une bonne chose. Les marchés sont remplis, les écoles sont rouvertes, mais les mosquées restent toujours fermées. Ça n’a pas de sens. On doit rouvrir les mosquées et exiger le respect des gestes barrières. Donc, j’interpelle vraiment le président de la République pour lui demander de lever l’état d’urgence pour soulager la population.

Amadou Oury Baldé, gérant d’un Kiosque de pari

Amadou Oury Baldé, gérant d’un kiosque de pari : concernant l’état d’urgence sanitaire, je souhaiterais que le président le lève maintenant. Parce qu’avec ça, les gens n’arrivent pas à bien travailler. Ceux qui avaient l’habitude de travailler la nuit par exemple, sont tous au chômage. Comment est-ce qu’ils vont nourrir leurs familles ? Et même ceux qui travaillent la journée ont vu leurs activités restreintes. Donc, les gens souffrent énormément. On n’a même pas besoin de le dire parce que le président lui-même le sait. Donc, il doit lever le confinement, même si le port de masque doit rester en vigueur pour éviter une nouvelle flambée de la maladie.

Propos recueillis par Mohamed Doré pour Guineematin.com

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