Conakry : interpellé et violenté par des gendarmes, Alpha Bah a payé 1 250 000 pour être libéré

Mamadou Alpha Bah


Les accusations contre des gendarmes se multiplient ces derniers jours le long de la route le Prince. En plus du jeune tué à Dar es-salam et des nombreux blessés par balles dans la zone Bambéto-Hamdallaye, un autre jeune homme accuse des agents de la gendarmerie de l’avoir injustement arrêté et violenté. Ses parents ont été obligés de payer de l’argent pour qu’il soit libéré.

Selon les informations confiées à Guineematin.com, Mamadou Alpha Bah, âgé d’une vingtaine d’années, a été interpellé dans la soirée du lundi, 20 juillet 2020, à Bambéto alors qu’il rentrait du marché de Madina où il fait le petit commerce. Les gendarmes l’ont violenté avant d’exiger à ses parents de payer plus d’un million de franc pour obtenir sa libération.

« Comme tous les matins, je suis parti à Madina pour vendre. A mon retour, le soir, j’ai été interpellé par des gendarmes non loin de chez moi, précisément au niveau de Bambéto magasin. Quand ils m’ont appelé, je suis allé les trouver là où ils étaient arrêtés, je n’ai opposé aucune résistance. Ils m’ont fouillé et ont pris tout ce que j’avais en poche : mon téléphone et de l’argent.

 

Ensuite, ils m’ont ligoté les mains à l’aide des lacets de mes chaussures et m’ont embarqué de force dans leur pick-up. L’un d’entre eux a pris un objet pour me frapper à la tête. Lorsque mes parents ont été informés, ils sont rapidement venus sur les lieux. Les gendarmes ont dit qu’ils doivent payer 1 250 000 francs pour qu’ils me libèrent. C’est lorsque mes parents ont payé ce montant que j’ai été libéré », a expliqué le jeune homme.

 

Mamadou Alpha Bah se dit choqué par cette situation et fustige le comportement des forces de l’ordre. « Je souffre énormément à cause des violences physiques et morales que j’ai subies. J’ai été arrêté à tort parce que je quittais mon lieu de travail pour rentrer tranquillement chez moi. Mais c’est devenu une habitude pour les forces de l’ordre, chaque fois qu’il y a des manifestations, les agents viennent dans notre zone pour commettre des exactions sur les citoyens. Ce n’est pas normal ça. Cela doit s’arrêter », a-t-il souhaité.

 

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box