La révision exceptionnelle des listes électorales a débuté depuis le lundi dernier sur toute l’étendue du territoire national. Cette opération d’enrôlement des électeurs ayant l’âge de 18 ans et les 2 millions et demi d’électeurs retirés du fichier électoral lors des dernières élections législatives se déroule dans une ambiance morose. Au quartier Kipé, dans la commune de Ratoma, les citoyens ne viennent presque pas se faire enrôler.
A cela s’ajoutent des difficultés techniques chez les opérateurs de saisie. Tel est le constat fait sur les lieux par un reporter de Guineematin.com hier, mercredi 22 juillet 2020.
De nombreux agents sur le terrain se plaignent du manque d’engouement par rapport à cette révision exceptionnelle des listes électorales dans la perspective des élections présidentielles du 18 octobre 2020. C’est le cas de Diarra Camara, vice président de la Commission Administrative d’Etablissement et de Révision des Listes Électorales (CAERLE) 0926 au point de lecture de Kipé.
« Depuis le 20 juillet, on est là mais franchement, la fréquentation est très peu. On ne sait pas si c’est par manque d’informations. Comme les lieux de culte aussi ne sont pas encore ouverts, peut-être que c’est ce qui fait que les gens ne sont pas suffisamment informés. Car ce sont des lieux d’information mieux indiqués pour atteindre les citoyens dans les quartiers. De nos jours, il y a eu assez d’efforts pour informer les électeurs. Depuis le début de l’opération le lundi 20 juillet, nous n’avons enregistré qu’une personne et c’était hier mardi. Aujourd’hui, nous sommes là pour voir d’ici le soir s’il y aura des gens qui viendront. Sinon pratiquement, l’essentiel des matériels est là et les opérateurs de saisie sont disponibles et ce jusqu’à deux semaines ».
Par ailleurs, Diarra Camara a saisi l’occasion pour inviter les citoyens à se faire enrôler. « Je lance un appel aux citoyens de Kipé de venir se recenser. Les cartes d’électeurs sont personnelles. C’est un identifiant avant tout. Ça n’a rien à voir avec le candidat. L’opération concerne les personnes qui ont l’âge de voter ou plus ou les deux millions et quelques électeurs retirés de la liste électorale lors des élections législatives passées ».
Pour sa part, Yaya Sylla, président de la CAERLE 025 du quartier Kipé, secteur Morifodéya, a évoqué des difficultés d’ordre technique. « Nous sommes là en place avec le personnel technique qui fait l’opération de saisie. Mais je pense que ce sont les citoyens qui ne sont pas informés du démarrage de cette opération d’enrôlement. Parce qu’il y a moins d’affluence devant la CAERLE de notre secteur. Depuis le lundi on n’a même pas enregistré cinq citoyens ici. Au-delà de cette faible fréquentation, il y a aussi quelques manquements au niveau du matériel. La façon dont on travaillait l’année dernière et cette fois-ci c’est différent. L’année dernière par exemple, dès qu’on prend la photo d’une personne, c’est la machine elle-même qui imprimait et plastifiait les cartes. Mais actuellement, on fait le travail manuellement. On rempli le récépissé avec le stylo. Je ne sais pas si c’est chez moi seulement ou c’est un cas général. Si la CENI pouvait nous aider à revoir cet aspect, ce serait bien… Nous, on est là et on est engagé à aider la population », a-t-il laissé entendre.
Ces opérations de révision des listes électorales vont s’étaler sur deux semaines.
Malick Diakité pour Guineematin.com
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