Manque d’eau, bâtiments délabrés, inondations… le district de Garafiri (Kindia) tire le diable par la queue

Les travaux de construction du barrage hydroélectrique de Garafiri, dans la préfecture de Kindia, au milieu des années 1990, avaient conduit au recasement de plusieurs villages. Les secteurs de Léfouré, Bakariah, Donkhoya et Badé, ont été recasés dans 103 maisons d’habitations à Garafiri, érigé en district en octobre 1998, relevant de la sous-préfecture de Bangouya. De nos jours, ces bâtiments sont en très mauvais état au grand dam des citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer. Et, pour ne rien arranger, d’autres difficultés se sont ajoutées, rendant ainsi le quotidien de ces habitants très compliqué, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com à Garafiri.

Plusieurs habitants de Bangouya ont été déplacés dans le cadre de la réalisation du projet du barrage hydroélectrique de Garafiri. De nos jours, ces populations vivent dans des conditions difficiles parce qu’elles manquent de tout.

Ibrahima Sory Sylla, président du district de Garafiri

Ibrahima Sory Sylla, président du district de Garafiri, est revenu ces difficultés. « Nous avons été déplacés de nos villages pour être recasés suite à l’installation de ce barrage hydroélectrique. Ce sont les secteurs de Donghoya ,Léfouré, Bakaria, et Badé. Ils ont construit 103 maisons d’habitation. Mais la façon dont ces maisons ont été bâties n’était pas bonne. Ils nous ont installés dans un domaine presque désertique, où il n’y a ni eau ni arbre. Il n’y a que des rochers qui existent ici. Quand c’est la saison sèche, c’est la chaleur qui monte. Si c’est la période des pluies, nous nageons dans l’eau, puis survient le froid qui peut provoquer des maladies. Ensuite, quand il pleut, toutes les maisons suintent, se décoiffent sous l’effet de violents vents. Les murs de nos maisons ne font que tomber. Les maisons ont été coiffées par des tôles en tuile. Et la majorité de cette population est très pauvre. Nous n’avons pas les moyens pour reconstruire ces maisons. Les 103 maisons d’habitations qui ont été construites pour le recasement sont presque gâtées. Nous demandons aux blancs et au président de la République de nous aider pour réparer nos maisons. Nous sommes sans abris actuellement », a indiqué monsieur Sylla.

A cela s’ajoutent d’autres difficultés liées à l’hygiène et à la perte des terres cultivables. « Nous n’avons pas de toilettes. Tu vas voir une toilette pour 30 à 40 personnes. Nous habitons sur des rochers. Pour creuser un bloc de latrines il te faut deux millions de francs guinéens. Notre principale activité, c’est l’agriculture. L’Etat nous a retirés nos domaines cultivables. Nous vivons dans des conditions atroces. Nous demandons aux blancs qui ont travaillé ce barrage de Garafiri de nous aider. Le gouvernement de l’ancien régime (Lansana Conté, ndlr) nous a trahis. Les autorités d’alors n’ont pas honoré leurs engagements », a martelé le président du district de Garafiri.

En outre, notre interlocuteur a fait savoir que Garafiri souffre aussi de manque d’eau et de réseau téléphonique. « A Garafiri, nous n’avons comme infrastructure seulement la principale route bitumée qui mène vers la grande chute. Il n’y a pas presque pas de fils d’installation qui répondent aux normes. Tout est vétuste. Ensuite nous n’avons pas d’eau potable. Il n’y a qu’un seul forage ici qui est gâté. L’eau qui vient de la cité n’est pas régulière. Il peut faire trois jours sans qu’il n’y ait d’eau. C’est ce qui nous pousse à aller au fleuve pour puiser de l’eau. A ce niveau, nous sollicitons au près du nouveau ministre de l’Energie et du directeur général d’EDG de nous aider à avoir un transformateur. Les jeunes ont plusieurs fois tenté de faire des manifestations suite aux délestages chez nous, mais parvenons à les calmer. Le réseau Orange qui est là aussi a souvent de perturbations », a fait savoir Ibrahima Sory Sylla.

De retour de Bangouya, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tel : 628 51 67 96

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