Ibrahima Sory, frère de feu Alhassane Barry : « la Guinée est un territoire contrôlé par des bandes criminelles »

Ibrahima Sory Barry, grand frère de feu Alhassane Barry
Ibrahima Sory Barry, grand frère de feu Alhassane Barry

Comme annoncé précédemment, le jeune Alhassane Barry, tué au lendemain de la dernière manifestation appelée par le FNDC pour exiger le départ du président Alpha Condé, a été inhumé ce mardi, 28 juillet 2020, à Conakry. Il a rejoint, au cimetière de Bambéto, près de 200 autres jeunes qui ont péri à l’occasion des manifestations politiques organisées au cours ces dernières années dans la capitale guinéenne.

Peu après la levée du corps, qui a eu lieu à l’hôpital sino-guinéen de Kipé, son frère aîné a pris la parole se prononcer sur le meurtre du jeune homme de 16 ans, qui devait passer le BEPC cette année. Ibrahima Sory Barry a exprimé la consternation de sa famille et sa soif de justice, appelant les Guinéens à « ne pas trahir la mémoire » de son frère et de toutes les autres victimes.

« Nous vous remercions pour le déplacement et nous rappelons qu’Alhassane Barry n’est pas la première victime dans notre famille. Il y a aussi Mamadou Dalaba qui a été sauvagement assassiné par ce régime en 2013. Nous espérons donc que justice sera rendue à ces personnes. Si on continue de tuer ainsi les gens jusque dans les quartiers, dans les maisons, je pense que la Guinée a cessé d’être un pays ou un Etat. Je pense qu’on est maintenant sur un territoire contrôlé par des bandes criminelles. Il ne faut pas trahir la mémoire de ces gens-là, sauvagement assassinés. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’on peut dire à la mère de feu Alhassane ? A son frère jumeau qui est là ? A son père, à nous ses autres frères qui sommes-là ?

Seulement la justice peut nous consoler aujourd’hui. Aujourd’hui, nous sommes attristés, nous sommes choqués. C’est un jeune de 17 ans qui revenait de l’école qui a été tué. C’est un jeune qui ne demandait qu’à sa maman si elle a fini de préparer. C’est ce petit qui reçoit une balle en pleine tête. C’est triste pour ce territoire. Pour ceux qui luttent aujourd’hui pour que la Guinée soit meilleure, n’oubliez pas ces victimes lorsque vous allez accéder au pouvoir. On sait bien que Lénine est passé, Staline est passé ; donc, ce régime aussi va passer. Et nous espérons que si on ne nous rend pas justice pendant ce régime, nous obtiendrons justice sous le règne des prochains régimes », a déclaré le frère de la victime.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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