Conakry : un frigoriste et un taximan jugés pour avoir « coincé et volé » la tablette d’un passager

Les jeunes Sékou Sylla et Alsény Sylla, frigoriste et chauffeur de taxi, respectivement, sont jugés au tribunal de Dixinn pour le vol d’une tablette et de la somme de 300 mille GNF, au préjudice de monsieur Elhadj Aliou Barry, pharmacien. Les deux acolytes sont accusés d’avoir coincés monsieur Diallo dans le taxi d’Alsény Sylla avant de lui subtiliser ses biens au carrefour de Lambanyi, dans la commune de Ratoma en janvier dernier.

Appelés à la barre le lundi dernier, lundi 27 juillet 2020, les deux compagnons d’infortune ont nié les faits alors que le procureur a demandé leur condamnation à un an de prison ferme, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Appelés à la barre, Sékou Sylla (23 ans) et Alsény Sylla (25 ans) ont opté pour la négation.

Le premier à répondre aux questions du juge Aboubacar Maféring Camara est Sékou Sylla, le frigoriste. « Un jour, je me suis embarqué à bord du taxi d’Alsény Sylla à Enco 5 pour aller à Yattaya. Arrivé à un certain niveau, monsieur Barry aussi est monté. En descendant, il a laissé sa tablette dans le taxi. Peu après, quand je l’ai prise, Alsény l’a vue et m’a demandé si elle m’appartenait. Je lui ai répondu que c’est pour celui qui venait de descendre. En ce moment, on était encore dans le taxi. Entre temps, il a cherché à tourner mais il y avait des conducteurs de taxi-motos non loin de là. Ils nous ont barré la route. C’est là qu’on nous a arrêtés pour dire qu’on a volé le téléphone d’un passager. Alsény Sylla et moi, nous sommes des amis intimes. Je le connais bien », a fait savoir Sékou Sylla.

De son côté, Alsény Sylla va rejeter les accusations portées contre lui, disant n’avoir jamais connu Sékou Sylla. « Je suis un chauffeur. Je roule sur la transversale Sangoyah-Lambanyi vers Yattaya. Parfois aussi, je fais le tronçon Sangoyah-Lambanyi-Kaporo. C’est vrai que j’ai pris Sékou Sylla et monsieur Barry dans mon taxi en provenance d’Enco 5. Alsény partait vers Yattaya et monsieur Barry vers Kaporo. Mais quand on est arrivé à Lambanyi, monsieur Barry est descendu là-bas. Comme je n’avais pas assez de carburant, j’ai dit que je n’avais qu’à tourner au niveau de la station vers l’Université Gandhi. Entre temps, j’ai vu la tablette avec Sékou Sylla. Je lui ai demandé à qui appartient la tablette, il a répondu que c’est pour le passager qui venait de descendre. Automatiquement, j’ai dit que je n’avais qu’à tourner pour rechercher l’intéressé et lui remettre la tablette. Au même moment, les taxis motards qui étaient là m’ont barré la route. Ils ont commencé à caillasser mon véhicule. Ils nous ont arrêtés et nous ont dit qu’on a volé un téléphone. Mais ce n’est pas moi qui ai volé, c’est Sékou Sylla. Il n’y a aucune relation entre nous ».

Pour sa part, la plaignant Elhadj Aliou Barry a dit que les deux prévenus sont de mèche et ont agi de concert pour lui voler sa tablette et la somme de 300 mille francs guinéens. « On est monté et on est venu jusqu’à Lambanyi, je devrais aller vers Kaporo. Il était 15 heures. Le nommé Sékou avec qui j’étais assis derrière disait qu’il partait vers Yattaya. J’ai dit au chauffeur de s’arrêter pour que je descende. J’ai tout fait pour ouvrir la portière. Je n’ai pas pu. Même d’autres personnes qui étaient à côté ont tiré par derrière, mais la portière ne s’est ouverte. Le chauffeur Alsény Sylla faisait semblant de nous aider. Il envoyait sa main quelques fois par derrière pour faire semblant d’ouvrir alors qu’il sait qu’il a bloqué la portière. Pendant ce temps, le nommé Sékou Sylla a fait semblant d’ouvrir la même portière de mon côté. Il s’est couché sur moi comme s’il voulait m’aider. C’est entre-temps qu’il a tiré et ma tablette et mon argent, un montant de 300 mille francs guinéens. C’est quand Sékou Sylla a fini de prendre tout ça que la portière s’est ouverte. Moi, je ne savais pas. Je suis descendu, peu après, j’ai senti le déséquilibre de mon sac. J’ai vérifié et trouvé que mon argent et ma tablette sont partis. J’ai tenu ma tête. Il y a quelqu’un qui avait suivi la scène. C’est lui qui m’a appelé et m’a demandé si j’étais tout de suite dans le taxi où il y a eu le problème de portière. J’ai dit oui. Il m’a dit qu’il a suivi la scène. Immédiatement, il a pris des taxi-motards à qui il a montré le taxi dans lequel j’étais. Les taxis motards l’ont suivi jusqu’à un certain niveau, tout près du grand carrefour de Lambanyi. Ils ont coincé le taxi et ont appelé les policiers. C’est là qu’on les a arrêtés pour les envoyer au commissariat de Nongo », a expliqué la victime.

Plus loin, Elhadj Aliou Barry qui avait récupérer sa tablette a demandé qu’on lui restitue ses 300 mille GNF et les 200 mille GNF de frais liés au dossier.

Au terme des débats, le procureur Daouda Diomandé a requis 1 an de prison contre les deux acolytes. « On n’est plus en sécurité dans cette ville. Sinon, on n’avait des problèmes avec les chauffeurs que pendant la nuit. Mais maintenant, même pendant la journée, ils n’hésitent pas à opérer. Cette fois-ci, c’est pendant la journée, à 15 heures, que ceux-ci ont procédé à leur opération. Monsieur Aliou Barry, pharmacien de son état, a été victime de vol de biens dans le taxi de monsieur Alsény Sylla. Monsieur Sékou Sylla et monsieur Alsény Sylla se sont mis ensemble pour voler la tablette et une somme de 300 mille francs guinéens appartenant à Monsieur Aliou Barry. Malheureusement pour les deux, ils ont été arrêtés. Chacun d’eux a reconnu devant vous ici qu’ils se connaissent très bien, qu’ils sont des amis intimes. Vous avez suivi leurs explications. La portière a été bloquée du côté de monsieur Barry rien que pour lui enlever ses biens. Ils ont tout fait pour l’ouvrir. C’est seulement après avoir réussi leur opération qu’ils ont ouvert la portière du taxi. Je vous prie de retenir Sékou Sylla et Alsény Sylla dans les liens de la prévention des faits de vol de biens. Pour la répression, je vous prie de les condamner à un an de prison ferme. Pour les dommages, vous allez suivre la demande de la partie civile », a requis le procureur Daouda Diomandé.

Le dossier a été mis en délibéré pour décision être rendue le 03 août 2020.

Alsény Sylla et Sékou Sylla, détenus à la maison centrale de Coronthie depuis le 18 janvier 2020, vont encore patienter pour être situés sur leur sort.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622 91 92 25

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