En moins d’un mois, 24 naufrages ont été enregistrés sur le littoral guinéen. Et ces accidents ont coûté la vie à 5 pêcheurs. C’est le chargé de communication de la fédération guinéenne de la pêche artisanale qui l’a annoncé au cours d’un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, le samedi dernier, 25 juillet 2020. Il indique que cette situation est due aux intempéries liées à la saison pluvieuse.
Depuis l’avènement des grandes pluies, les pêcheurs artisanaux guinéens sont confrontés à beaucoup de difficultés. L’agitation de la mer les empêche souvent de travailler et les explose surtout à de gros risques. Une situation qui n’est pas une première en Guinée, souligne Idrissa Kallo, secrétaire chargé de l’information, de la communication et de relations extérieures de la fédération guinéenne de la pêche artisanale.
« Chaque année, la nature s’impose aux pêcheurs : il y a les grandes pluies et les vents violents, donc les intempéries de la mer qui sont inévitables. Mais compte tenu de notre attachement à ce métier, nous sommes obligés, voire condamnés à fournir aux populations du poisson. Sinon, avant, à l’époque du président Sékou Touré, nos parents pécheurs artisanaux consacraient cette période à l’agriculture.
Ils ne faisaient la pêche à pareil moment pour des raisons de sécurité. Mais puisque maintenant les choses ont changé, les pécheurs ne font que ça comme activité. Donc, c’est une entreprise pour les pêcheurs qui ne doit pas s’arrêter. C’est bien vrai qu’il peut y avoir des congés mais l’entreprise ne va pas s’arrêter quand même.
Fort malheureusement, il y a très peu de dispositions qui sont prises par rapport à l’annonce du temps au niveau de la mer par notre service de météo. Dans les conditions normales, c’est ce service qui doit informer les pêcheurs de l’état de la mer. Mais tel n’est pas le cas, les pêcheurs n’ont pas cette information. Ils sortent comme ça et partent en mer sans être orientés ou situés », regrette-t-il.
Et cela ne reste pas sans conséquences. Car, l’agitation de la mer cause parfois des naufrages. « Pendant ce mois de juillet seulement, nous avons enregistré 24 naufrages, et le mois n’est même pas encore fini. Il y a eu 5 morts suite à ces naufrages, de Conakry à Forécariah et de Conakry à Koba jusqu’à Kamsar. Ce sont les statistiques de tout le littoral que je vous ai données comme ça », ajoute Idrissa Kallo.
Face à cette situation, le responsable de la communication de la fédération guinéenne de la pêche artisanale (FGPA) annonce que des dispositions sont en cours pour limiter les risques de naufrages. Il s’agit notamment de faire en sorte que les pêcheurs soient bien informés sur l’état de la mer avant de sortir avec leurs barques.
« Le directeur national de la pêche maritime vient de relancer un projet qui existait avant et qui est basé au Ghana. Ce projet permet aux pêcheurs d’être informés sur le temps et l’état de la mer. C’est-à-dire, ce projet permet aux pêcheurs de savoir s’il y a du vent ou non, si la mer est agitée, dangereuse ou non. Donc, la Guinée va recevoir des emails à partir du Ghana et la direction nationale de la pêche maritime prend les numéros des différents responsables des débarcadères à qui elle envoie des messages d’alerte sur l’état de la mer.
Et ces responsables, qui ont les numéros des pécheurs, transmettent à leur tour à ces derniers les messages d’alerte qu’ils ont reçus. Les responsables des différents débarcadères vont également faire monter des drapeaux qui permettront d’alerter les pécheurs. Si vous voyez que c’est le drapeau blanc qui est monté, cela signifie que la mer est calme. Sil c’est le drapeau jaune, ça veut dire que la mer est agitée. Et si c’est le drapeau rouge, ça indique que la mer est dangereuse et qu’on ne doit pas sortir. Donc, c’est ce projet qui vient d’être relancé pour la sécurité des pécheurs.
En ce qui concerne les gilets de sauvetage, il y a l’ANAM (l’agence de navigation maritime) qui a l’habitude de donner des gilets de sauvetage aux pêcheurs, sur initiative du président de la République. Le jeudi dernier, elle devait faire le lancement mais le président a dit de patienter d’abord. Comme c’est son initiative et il tient beaucoup à ça, il a dit que dès qu’il aura le temps pour ça, il va leur donner les équipements. Donc, nous sommes à l’attente », a fait savoir monsieur Kallo.
Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com
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