Mœurs : un lycéen, auteur d’une sextape, jugé et condamné à Conakry

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« C’est elle qui m’a proposé de filmer nos relations sexuelles. C’est aussi sur son initiative que j’ai publié les vidéos. Elle était consentante. C’est avec son téléphone de marque Samsung que j’ai filmé. J’ai laissé les vidéos avec elle, je suis rentré. Après, elle m’a envoyé les vidéos sur mon compte Messenger. Depuis 2017, les vidéos sont gardées en secret dans mon compte Messenger. Entre-temps, elle m’a demandé d’envoyer ces vidéos à ses trois amies…», s’est défendu le jeune lycéen de 17 ans.

Un jeune lycéen a été reconnu coupable et condamné hier, mercredi 29 juillet 2020, par le tribunal de Kaloum pour avoir filmé et partagé une vidéo à caractère sexuel. Idrissa Diallo est accusé d’avoir publié une vidéo de ses ébats sexuels avec sa copine qu’il aurait droguée. Le candidat au bac a écopé d’une peine de deux ans avec sursis et d’une amende de vingt millions (20 000 000) de francs guinéens, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le jeune Idrissa Diallo était jugé pour « production et mise à la disposition d’autrui de données de nature à porter atteinte à la dignité humaine par le biais d’un système informatique ».

Appelé à la barre par le juge Mohamed Diawara, le jeune homme de 17 ans a juré que sa copine était d’accord sur toute la ligne. « C’est elle qui m’a proposé de filmer nos relations sexuelles. C’est aussi sur son initiative que j’ai publié les vidéos. Elle était consentante. C’est avec son téléphone de marque Samsung que j’ai filmé. J’ai laissé les vidéos avec elle, je suis rentré. Après, elle m’a envoyé les vidéos sur mon compte Messenger. Depuis 2017, les vidéos sont gardées en secret dans mon compte Messenger. Entre-temps, elle m’a demandé d’envoyer ces vidéos à ses trois amies. C’est ainsi que sous son autorisation, j’ai envoyé les vidéos à ses trois amies à savoir Kadiatou Diaby, Mariama Condé et Bountouraby Soumah. C’était au mois de mars dernier », a-t-il soutenu.

Des propos balayés d’un revers de main par la jeune fille, qui dit avoir été droguée par son petit ami avant de se faire filmer. Dans ses explications, HC a dit que l’acte s’est produit dans une chambre appartenant à un ami d’Idrissa Diallo. « Idrissa Diallo était mon amant. Ce jour, il m’a invitée au restaurant. Ensuite, il m’a dit de l’accompagner chez son ami qui loge au quartier Gbessia port 2. Quand on est arrivé, on a trouvé que son ami n’était pas là. Ce dernier lui a indiqué au téléphone où se trouvait la clé de la chambre. Il a ouvert la porte. Entre-temps, il est allé chercher un jus pour moi. Il m’a obligé à le boire. Il m’a obligée d’avoir des relations sexuelles avec lui. Il avait son téléphone. Quand il se couche sur moi, il met le téléphone à côté. Et, quand il introduit ses doigts dans mon sexe, il filme. Mais, j’étais impuissante. Après l’acte, il m’a accompagnée chez moi. Le lendemain, il m’appelle pour me dire qu’il a filmé l’acte qui s’est passé entre nous. Je lui ai dit de supprimer. Il m’a dit qu’il l’a fait. Il est venu chez moi, il m’a montré son téléphone. J’ai vérifié la galerie et je n’ai pas retrouvé les vidéos. Quelques temps après, ce sont mes copines Kadiatou Diaby et Mariama Condé qui m’ont appelée pour me les montrer. Quand j’ai vu ça, j’ai vraiment eu honte », a lancé la jeune fille.

Dans ses réquisitions, le procureur Abdoulaye Israël Kpoghomou a demandé au tribunal de condamner Idrissa Diallo à 4 ans assortis de sursis et au payement d’une amende de 20 millions GNF. « La victime a été forcée de participer aux ébat sexuels. Et le prévenu lui a fait boire des somnifères. Même en visionnant les vidéos, on comprend qu’elle n’était pas consentante. C’est pourquoi, le Ministère Public demande de le retenir dans les liens de la culpabilité, tout en le condamnant à une peine de 4 ans avec sursis et à 20 millions de francs guinéens d’amende », a-t-il requis.

L’avocat de la défense, maitre Tafsir Barry, a plaidé coupable, tout en sollicitant de larges circonstances atténuantes pour le jeune Idrissa Diallo. « Je plaide coupable et je sollicite des circonstances atténuantes car mon client est sincère et il est de bonne foi. Donc, je vous demande d’assouplir cette peine à 6 mois avec sursis et à une amende maximale d’un million de francs guinéens », a-t-il plaidé.

Le tribunal a finalement condamné Idrissa Diallo à deux ans de prison avec sursis et au payement d’une amende de 20 millions de francs guinéens. Incarcéré depuis le 8 juillet dernier, le jeune homme est alors rentré à la maison avec une épée de Damoclès au dessus de sa tête.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620589527/654416922

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